Tract – Alors que les élections législatives sont annoncées pour mi-novembre 2024- on aura alors “fini de commencer” ce nouveau quinquennat diomayien, comme le dit finement notre fondateur et Directeur Général Ousseynou Nar Gueye-, la traque des biens mal acquis, pardon, la reddition des comptes a sonné avec la mise sur pied du Pool judiciaire financier (PJF). Dont le nom semble paradoxalement néo-colonial, vu que le président français Hollande, chez nos cousins gaulois, avait mis sur pied le Parquet National Financier, pour faire rendre gorge au protagonistes de l’affaire Cahuzac. Et au passage, circonvenir Sarkozy alias Paul Bismuth ?
Suivant le tic-tac d’une horloge, défilant la révolution des aiguilles d’une montre sur le temps, on sent l’heure pesante, pressante et empressante. Même à l’instant du petit dèj, assis dans un ‘Tangana’ – en remâchant le projet mort-prématuré de ‘Tangus aka neekhus’ -, on n’arrête pas de ressasser déjà sur la journée que l’on vient, à peine, d’entamer. On a l’impression de se suspendre aux oscillations du pendule de Foucault pour nous rendre à l’évidence que le temps ne s’est pas arrêté, mais que c’est en nous que cela ne tourne pas rond. Ce n’est pas sorcier à comprendre, c’est physique à appliquer.
En prenant la décision, en mars 2024, de changer de cap dans un nouveau projet mené par le duo Diomaye-Sonko, Sunugaal, battant pavillon ‘Jub – Jubal – Jubanti’, tangue en eaux troubles pour la mise en place de ses nouvelles visions embuées dans l’espace politique et administrative. Les règlements et réglages avec le FMI, les dérèglements et tiraillements à l’Assemblée nationale pour la cessation de Conseil économique social et environnemental (Cese) « braconnier » de nos ressources selon les Pastéfiens, la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) qualifié de « budgétivore », la bataille autour de la Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier Ousmane Sonko sur fond de « règlement intérieur », ont fini de répandre une atmosphère délétère et de griller le moteur de la deuxième institution du pays. Le gouvernement se dit ne plus pouvoir agir. Privé de véritable majorité, il craint de ne pas avoir les coudées franches pour dérouler son ‘pro-jet’.
Le vent étant favorable au camp du pouvoir, le président n’a donc pas hésité de jeter en pleine mer les membres de la 14e législature, poussés à devenir des ‘députés clandestins’ jusqu’aux élections législatives fixées au 17 novembre prochain. Encore, une élection emportant nos politiciens dans la chasse… aux voix.
Et dans cette voie, les familles de l’opposition et surtout les ex-locataires des prairies ‘marron-beige’ crient à la chasse aux sorcières quand l’actuel pouvoir lâche la justice aux trousses des partisans de l’ancien régime pour la reddition des comptes. La mise en place du Pool judiciaire financier (PJF), comprenant notamment un parquet «spécialement compétent» sur la criminalité financière et formé de magistrats spécialisés, n’est pas fortuite pour eux. Ousmane Sonko n’avait-il pas dit quelque chose dans ce sens quand, railleur, il indexait les « dépités » qu’il voulait envoyer à d’autres préoccupations que de s’occuper à une… ‘motion de sangsue’.
Le PM a frôlé le «cannibalisme» au sein de l’hémicycle où il était sûr de ne pas s’en sortir indemne. Mais, il avait pris les devants, les décrets du président Diomaye lui permettant de préserver son ‘sang-froid’ de chef du gouvernement. Ouf, c’est fait : il n’y a plus d’Assemblée, plus de Hcct, plus de Cese… Cap sur la 15e législature dans un air de sommeil troublé, prévu cauchemardesque parfois chez les nouveaux opposants, anciens pontes désappointés de la république.
Alors, après la présidentielle, il ne reste plus qu’à redescendre dans la poussière de la rue publique, pour se battre ou se défendre, se débattre ou se laisser démembrer. Parce qu’à partir du 17 novembre, rien ne sera plus comme avant.
Et déjà, pour Pastef ou Coalition ‘Diomaye Président’ and Co, Benno Bokk Yaakaar ou Apr et les autres, les choses ont changé. Et Pastef, pas redevable pour un sou, a décidé de partir seul à l’assaut des urnes de novembre, se délestant des cents et quelques souteneurs qui étaient au sein de la Coalition Diomaye Président. Depuis avril, PR Diomaye a démissionné de toutes fonctions dans Pastef. Et PM Sonko du GOS – Gouvernement Ousmane Sonko, veut appliquer au bout des longs deux mois à venir, sa ponction finale de redresseur fiscal, avec TVA, à toute la classe politique sénégalaise. Chiche! Qui vivra verra…
Cheikh Tidiane COLY Al Makhtoum
Directeur des Publications
Tract.sn et Tract Hebdo