LES AFRIQUES – La « décision finale » sur la tenue de la Coupe d’Afrique des nations 2019 au Cameroun sera rendue fin novembre, a finalement annoncé samedi la Confédération africaine de football (CAF), réunie à Charm el-Cheikh en Égypte. Vainqueur de la CAN 2017, le Cameroun est également le pays hôte de l’édition qui doit en principe se tenir du 15 juin au 13 juillet l’année prochaine.
La CAF épluche le rapport d’audit sur l’avancement des travaux
Mais des doutes planent sur la capacité du pays, dont le football est en proie à de graves difficultés financières, à organiser la compétition. Dans un communiqué, la CAF pointe surtout « un retard important dans la réalisation des infrastructures ». C’est le cas particulièrement dans la ville de Garoua, dans le nord du pays. Grèves, retards de travaux et polémiques autour des politiques locales ont fini par mettre un frein sérieux à la construction des stades d’entraînement et des hôtels.
Au-delà de ce motif, il faut savoir que la CAF ne souhaite pas par principe communiquer avant l’élection présidentielle du 7 octobre prochain. C’est ce qu’a indiqué Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football (CAF) dans Le Monde vendredi, cité par l’AFP. « Nous ne voulons pas perturber la campagne », ajoute Ahmad Ahmad. En 2017, la CAF avait attendu la fin de la présidentielle au Kenya pour annoncer sa décision de lui retirer l’organisation du Championnat d’Afrique des nations (CHAN, qui repose sur les joueurs locaux, contrairement à la CAN, Coupe d’Afrique des nations, où les internationaux évoluant en Europe peuvent s’engager).
Autre mauvais point pour le Cameroun : son championnat connaît une mauvaise passe. La ligue professionnelle a décidé en juillet de suspendre les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 pour « défaut de moyens financiers ». La fédération camerounaise (Fécafoot) est actuellement sous tutelle de la Fifa jusqu’à décembre au moins.
Quel plan B ?
Le Maroc, candidat malheureux à l’organisation du Mondial 2026 (attribué au trio USA/Mexique/Canada), revient souvent dans les médias comme le plan B pour accueillir la CAN l’été prochain, qui passera de 16 à 24 équipes engagées, sur le modèle de l’Euro 2016 en France. « Oui, mais pourquoi ne parle-t-on pas de l’Afrique du Sud ou de l’Égypte ? Ces pays disposent de toutes les infrastructures nécessaires », rétorque Ahmad Ahmad. Dans cet entretien, le patron du football africain rappelle qu’il avait « regretté, en août 2017, l’inertie du Cameroun à propos des travaux en vue de la CAN 2019 ».
Dans tous les cas, « la décision finale sera rendue fin novembre après la dernière visite d’inspection du cabinet d’audit Roland-Berger et de la CAF », a précisé l’organisation panafricaine. Une commission mixte de la CAF et de la Fédération internationale du football (Fifa) se rendra au Cameroun « pour étudier les questions de sécurité », a-t-elle ajouté.