Kaolack, c’est une ville carrefour. Le quartier garage Nioro, avec ses charrettes, ses bus, ses piétons et taxis sept places, c’est le passage obligé. Un immense marché, une fourmilière, le cœur économique de cette commune traversée par la nationale 1 qui permet de filer vers le Mali. Kaolack est souvent présentée comme la capitale du sel. On voit au loin, sur la lagune, ces montagnes d’or blanc.
Kaolack, capitale aussi, surtout, de l’arachide, mais qui a perdu de sa superbe, car le port a été, peu à peu, abandonné. Cheikh Tidiane Gueye est gardien dans un hôtel : « Le port a été la fierté de la ville. Il y avait même un train qui rentrer à l’intérieur avec des wagons d’arachides que l’on exportait en Europe. Et l’arachide, il n’y a rien à jeter dedans. Les coquilles, ça sert pour faire de l’électricité. Les tourteaux, ça sert pour l’alimentation du bétail et on peut faire de l’huile et du savon. C’est magique. C’est pour cela que je remercie bien le président Sall ».
Pays d’un des pères de l’indépendance
Pourquoi ce soutien au chef de l’Etat ? Parce que Macky Sall est passé à Kaolack, la semaine passée, pour inaugurer des barges. D’immenses bateaux qui vont permettre de draguer le fleuve pour, à terme, essayer de relancer l’économie. Le colon français l’avait bien compris jusqu’au point de construire un fort pour protéger la ville.
L’un des pères de l’indépendance est d’ailleurs né ici. Ali Mbaye, ouvrier, nous emmène sur sa tombe : « Le grand Valdiodio Ndiaye, c’est quelqu’un qui a donné l’indépendance au Sénégal. Il a tout fait, mais on l’a oublié. Tout ça, c’était lui. Valdiodio Ndiaye est un grand monsieur ».
Soif de justice
Valdiodio Ndiaye a prononcé en 1958 un discours très engagé devant le général de Gaulle pour exiger l’indépendance. Devenu ministre des Finances, il a été accusé avec d’autres, notamment Mamadou Dia, de chercher à déstabiliser le pays. Il est resté en prison jusqu’en 1974. C’était donc un homme épris de justice.
La justice, le travail, voilà les principes attentes de jeunes, comme Thierno Moussa, pour la présidentielle : « Si on vous parle de la justice, si vous n’avez pas le bras long, quelqu’un qui est dans l’Etat, quelqu’un qui est procureur, vous êtes foutu. La question que l’on se pose aujourd’hui c’est qui va nous aider aujourd’hui ? Qui va apporter du changement dans notre pays ».
Un message adressé aux cinq candidats à la présidence qui n’ont pas le choix et devront passer par Kaolack pour essayer de convaincre les 200 000 électeurs inscrits.