EDITO – L’avocat Mame Adama Gueye a pris la pose hier, assis sur un fauteuil du salon d’audience du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Le premier désisté de la présidentielle de 2019 venait y dire de vive voix au patron des flics ce que la POSE, Plateforme Opérationnelle pour la Sécurisation des Élections, attend de cette élection présidentielle.
L’objet officiel de cette audience était « la sécurisation des élections ». Mais cette visite a tout l’air d’une reddition en rase campagne, sinon d’un coup d’épée dans l’eau. Car cela consiste bien a entériner que votre concurrent principal est également l’arbitre tout-puissant de la course qui vous oppose, et qu’il peut poser quelques poids de handicap sur votre cheval avant le top départ. Bien loin de l’épée de Damoclès que la POSE voulait tenir au-dessus du patron de la place Washington. En effet, la demande maximale du PDS, premier parti d’opposition, est le report de l’élection, qu’il veut « empêcher ». On ne sait encore par quels moyens, d’autant qu’Abdoulaye Wade a dit hier depuis Versailles que ces moyens de coercition seront « pacifiques ». Ce qui veut dire qu’ils seront inefficaces. La demande minimale du FRN était la nomination d’un ministre non-partisan à l’Intérieur. Le C25 continue d’ailleurs de le réclamer, ce qui ne saurait avoir lieu à trois semaines du scrutin. D’autant que les 4 candidats de l’opposition qualifiés par les parrainages ont entériné la validité de cette présidentielle, en acceptant de battre campagne depuis dimanche dernier 3 février.
Alors que vient faire Mame Adma Gueye dans cette photo-finish, où il continue de s’incruster, alors qu’il n’est ni candidat, ni arbitre ? Sauf à vouloir figurer sur la photo des marches du palais de l’avenue Senghor aux côtés du futur vainqueur de la présidentielle (Macky bis? Idrissa ? Sonko ? ), Mame Adama Gueye devrait plutôt s’atteler à parler à ses interlocuteurs naturels : les leaders de l’opposition. Pour les convaincre de mutualiser leurs moyens humains afin d’avoir des scrutateurs fiables dans chaque bureau de vote, le 24 février prochain.
Damel Mor Macoumba Seck – Tract 2019