Albert Niang est un cheminot qui y croit, malgré toutes les galères que connait le rail sénégalais.
Le regard d’Albert Niang est plongé vers la gare de Tamba, puis vers buffet-hôtel. Le silence règne, les bâtiments même en ruines restent beaux. En cherchant dans ses souvenirs, le cheminot leur redonne vie : « A la belle époque, vraiment, on faisait trois à quatre trains par jour et la population quand même y trouvait son gain. Mais présentement, tout est à l’arrêt. Le train permettait de faire le lien international : Dakar – Bamako. Les gens voyageaient avec sécurité, même. »
Comme beaucoup d’habitants de Tambacounda, Albert est fâché contre la classe politique qui a trop longtemps oublié la ville : « C’est un point stratégique. Le gouvernement doit mettre son maximum pour faire développer cette région. Parce que cette région, vraiment, manque de beaucoup de choses. »
S’il reconnait que les projets avancent, que le pays a évolué, pour Albert Niang, le président élu devra avoir deux priorités : « Il faut régler ces problèmes. Définitivement. Parce que ce sont des problèmes cruciaux : l’éducation et la santé. S’il n’y a pas de bonne éducation, il n’y a pas d’émergence. S’il n’y a pas la santé, il n’y aura pas d’émergence. »
Albert Niang quitte la gare, un dernier coup d’œil vers les rails. Non. Aucun train en vue. Son rêve de gosse était d’être cheminot, son rêve d’adulte que la célèbre ligne Dakar-Bamako fonctionne de nouveau.