Ousseynou Sy, Italien d’origine sénégalaise de 47 ans, a défrayé la chronique en Italie hier mercredi 20 mars, dans les rues de Milan. Le chauffeur était au volant d’un bus transportant une cinquantaine d’écoliers. Il a détourné le véhicule de son trajet habituel, séquestré ses jeunes passagers et répandu de l’essence à l’intérieur.
Un des otages réussit à alerter par téléphone les carabiniers. Ces derniers interviennent et commencent à exfiltrer les écoliers par une fenêtre cassée. C’est le moment choisi par Sy pour mettre le feu dans le bus en clamant vouloir venger les jeunes migrants morts en Méditerranée.
Une douzaine de jeunes a été conduite à l’hôpital pour des blessures légères. Le preneur d’otages lui-même a fait une escale dans une structure de santé, pour des soins, avant d’être placé en garde à vue. Il est poursuivi pour « prise d’otage, massacre, incendie (et) terrorisme ».
Né en France de parents sénégalais le 2 juin 1972, il est citoyen italien depuis 2002. Il a travaillé pendant quinze ans en tant que chauffeur de la société Autoguidovie. Il est divorcé d’une Italienne avec qui il a eu deux enfants, âgés de 18 ans et 12 ans. Le Sénégalais d’origine est chauffeur de bus scolaire depuis 2002. Il est passé de travailleur temporaire à permanent embauché en CDI en 2004. Il a une ancienne épouse italienne et deux enfants âgés de 12 et 18 ans. L’homme qui avait déjà un casier judiciaire, a déjà été accusé de conduite en état d’ivresse et de harcèlement sexuel contre un mineur. « Je veux voir clairement: pourquoi une personne avec des précédents similaires conduit un bus pour transporter des enfants », a commenté le ministre de l’Intérieur, Salvini.
Le témoignage d’un barman et de ses collègues
Ce matin (mercredi 20 mars 2019), Ousseynou Sy était « très silencieux » lorsqu’il est entré dans le bar de la station de Crema. Le barman a rapporté que Sy avait simplement déclaré: « J’emmène les garçons au gymnase et je reviens ». Ses camarades conducteurs, qui partent avec leurs bus de la place devant la gare se disent « consternés ». « Je l’ai vu mardi, il m’a salué comme d’habitude et m’a demandé comment j’allais. Il est inimaginable qu’il ait fait une telle chose ». Ils affirment que Sy vit à Crema depuis un certain temps et nient que cet homme ait un casier judiciaire. « Une fille a dénoncé sa plainte, dit-on, mais il a été acquitté, avant de demander des dommages et intérêts. Mais il recevra aucun euro parce que cette fille n’avait rien.»