La Une du quotidien gouvernemental Le Soleil de ce week-end tient-il lieu de condoléances de l’État et du président Macky Sall à l’endroit de la communauté mouride, des thiantacounes et de la famille du défunt Cheikh Béthio? Il faut le croire apparemment. Car l’État du Sénégal est gêné aux entournures par ce décès au timing fâcheux, intervenu juste 24 heures après la décision de sa justice condamnant le désormais défunt Béthio à 10 ans de travaux forcés et au paiement de 200 millions de FCFA de dommages et intérêts.
Macky Sall n’aime pas se voir la main. Or, le jour du décès de Cheikh Béthio, son fils Saliou Thioune, depuis lors intronisé khalife des thiantacounes, n’a pas tourné autour du pot pour dire que « la famille n’attendait rien de l’État ». Toutefois, c’est le consul du Sénégal à Bordeaux qui s’est activé pour le rapatriement du corps au Sénégal. Et vendredi, à son arrivée, la dépouille a été convoyée sous escorte de gendarmes jusqu’à Touba. L’Etat a donc déja fait le service minimum. Mais ce ne sera pas suffisant. Macky Sall attendra-il comme suite au décès de Sidy Lamine Niasse, que la poussière soit retombée avant de présenter ses condoléances à la famille et aux disciples de Cheikh Béthio? Il pourrait aussi offrir ces condoléances présidentielles plutôt au Khalife général des Mourides, guide du défunt. Une communauté auprès de laquelle le président Sall n’est pas en odeur de sainteté. Et si Paris vait bien une messe, Touba vaut bien des condoléances présidentielles. La dernière fois que Macky Sall a tweeté des condoléances( siglées MS pour attester qu’il en était l’auteur et non ses services de communication) date du 19 avril dernier, suite au décès du général Lamine Cissé. Pour Cheikh Béthio, silence radio du palais jusqu’à ce dimanche 12 mai.
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