Outre le Sénégal, le projet « La nouvelle route de l’acier et de l’aluminium », qualifié de « structurant », d’ »innovateur » et d’ »intégrateur » va concerner le Mali, la Mauritanie, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau et la Sierra Leone.
Il est né selon ses initiateurs du constat de la « disponibilité de ressources naturelles en Afrique et du besoin vital d’une exploitation judicieuse de ces ressources ».
Évaluant les réserves de minerais des 5 pays concernés à 27 milliards de tonnes dans les 50 ans à venir pour un potentiel de quelque 9 milles milliards de dollars, Pierre Goudiaby a ainsi invité le secteur privé sénégalais et africain à faire du projet le leur.
« Avec mon expérience à la Bourse, si je mettais ce projet sur le marché financier, j’aurai la capacité de lever plus de 10 milliards en fonds d’investissement. Mais nous optons pour que 70% des retombées restent en Afrique », a déclaré Pierre Goudiaby.
Le président du Groupe Atépa a par ailleurs invité le président Macky Sall à jouer de son « leadership politique et économique » auprès de ses homologues africains pour « parrainer un tel projet qui ne pourrait avoir la réussite optimale sans une implication nécessaire des pouvoirs publiques ».
« C’est un projet tout à fait faisable, qui est loin d’être de l’utopie », martèle-t-il, citant par moment des anecdotes tirées d’échanges avec des officiels africains qui n’étaient pas très enthousiastes avec l’idée de son projet.
Selon M. Goudiaby, il faut « décoloniser les mentalités et s’attaquer aux verrous psychologiques qui amènent souvent les A77fricains à penser que les grandes questions si ambitieuses ne sont pas faites pour nous ».
Pierre Goudiaby a par ailleurs annoncé la tenue prochaine d’une réunion restreinte avec l’ensemble des acteurs concernés pour des discussions plus approfondies sur ce projet qui n’est pour le moment qu’au stade d’une idée (sic).
Venu prendre part à la cérémonie de lancement, le chargé de la diplomatie économique au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Moustapha Ly, a assuré un soutien diplomatique du ministère pour éventuellement atténuer les lourdeurs administratives.
« La nouvelle route de l’acier et de l’aluminium », envisage, selon Boubacar Camara secrétaire général du Groupe Atépa, une industrialisation de l’Afrique à travers une intégration sectorielle qui débouchera sur « une structuration de l’économie à travers notamment une transformation des ressources naturelles et un réinvestissement sur le continent ».
Le projet prévoit et recommande également une réorientation de la formation du capital pour ainsi former la jeunesse sur les nouveaux métiers liés à la métallurgie du fer et la sidérurgie, a-t-il dit.
Ce projet inspiré des « Nouvelles routes de la Soie’’ lancées par la Chine se veut « une rupture avec les paradigmes de domination d’un continent riche habité par des pauvres », a indiqué M. Camara dans sa présentation dudit projet.
Boubacar Camara note également que dans sa première phase le projet prévoit l’installation de ports énergétiques notamment à Potou (Louga), à Buba (Guinée Bissau) et à Pépel (Sierra Leone) pour plus de fluidité dans le transport de ces ressources dans la sous-région.
Sur le plan environnemental, le Secrétaire général du Groupe Atépa renseigne que le projet va s’inscrire dans le respect des engagements internationaux pour la protection de la planète.
Damel Mor Macoumba Seck @ Tract