C’était une décision très attendue : la Haute Cour du Botswana a ordonné l’abrogation des lois criminalisant l’homosexualité ce mardi 11 juin. Après l’Afrique du Sud, les Seychelles, l’Angola et le Mozambique, un nouveau pays d’Afrique lève donc l’interdiction pénale en la matière.
C’est devant une salle comble que le président de la Haute Cour a lu sa décision mardi matin. Les clauses du Code pénal interdisant les relations intimes entre personnes du même sexe « sont annulées », a déclaré le juge Michael Leburu. Les lois du pays, qui prévoient jusqu’à sept ans de prison, doivent, selon lui, « être amendées ».
Ces lois dataient de 1965, alors que le pays faisait encore partie de l’Empire britannique. L’an dernier, le président Masisi avait bien « regretté » les agressions et les souffrances engendrées par celles-ci. Mais devant la Haute Cour, le ministère public avait fait valoir que la population botswanaise n’était pas encore prête pour une telle mesure.
Contrairement à la Haute Cour du Kenya le mois dernier, la plus haute juridiction du Botswana en a donc jugé autrement. Dans son arrêt, elle affirme que les lois en question sont « des reliques de l’ère victorienne », qu’elles « oppriment une minorité » et « ne passent pas l’épreuve de la constitutionnalité ». Comme dans la plupart des pays, la Constitution botswanaise affirme en effet la stricte égalité entre les citoyens.
Il faut noter qu’en Afrique, l’homosexualité n’est pas considérée comme un crime dans tous les pays. Mais les mariages entre personnes de même sexe ne sont autorisés, à ce jour, qu’en Afrique du Sud.
Vingt-sept des 49 pays d’Afrique subsaharienne criminalisent encore les relations homosexuelles, à des degrés divers, pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité ou la peine de mort.