Amoureux de l’Afrique, Laurent Gerrer Simon est arrivé pour la première fois au Sénégal il y a bientôt 40 ans. De sa passion pour la photo, il en fait son métier et de magnifiques clichés du Sénégal, où il vit depuis plus 1987, d’abord à Saint-Louis et désormais à Dakar.
Fasciné par l’Afrique, Laurent Gerrer Simon est arrivé au Sénégal en 1979 à l’âge de 18 ans pour y faire son service militaire. Il n’en repartira jamais vraiment. « Enfant, alors que je vivais en Alsace-Lorraine, j’étais fasciné par l’Afrique, ses grands espaces, ses animaux sauvages et je rêvais d’y vivre » se souvient Laurent. La découverte du Sénégal sonne comme une révélation et un attachement immédiat se noue. Libéré des drapeaux, il effectue plusieurs longs voyages en Afrique de l’Ouest, toujours par la route à travers le Maghreb, le Sahara, le Sahel, tantôt jusqu’au golfe de Guinée puis jusqu’au Sénégal, où il décide en 1987 de poser définitivement sacs et sacoches
« J’ai deux passions dans la vie, explique Laurent, l’Afrique et la photo ». Cet amour pour la photo lui vient de son grand-père et à 9 ans, il reçoit son premier appareil photo. « J’ai vraiment l’impression d’avoir réalisé mes rêves d’enfants », se réjouit-il.
Autodidacte, (« les études, ce n’était vraiment pas fait pour moi ! »), Laurent apprend sur le tas et en lisant la presse spécialisée. Le photographe a visité beaucoup de pays d’Afrique du Nord et de l’Ouest, mais c’est surtout le Sénégal qu’il a immortalisé sous toutes ses formes : paysages, portraits, vues aériennes, etc. Ses coins préférés du Sénégal : la Casamance, le Sénégal oriental et plus globalement, tous les bords de mer. Il estime posséder entre 250 000 et 300 000 photos !
En 1987, il pose ses valises dans la ville de Saint-Louis où il vivra 25 ans et pour laquelle il ressent beaucoup d’affection. De sa passion pour la photo, il en fera son métier. Il travaillera pour le club photo de l’Institut français, tirera ses premiers revenus de la vente de tirages noir et blanc sur Saint-Louis, se lancera dans l’édition de plusieurs collections de cartes postales, d’affiches, de posters, réalisera un livre Couleur du Sénégal, travaillera pour la promotion du tourisme saint-louisien (avec la création du Syndicat d’Initiative en 1993) et sénégalais de façon plus large, participera au Festival de Jazz de Saint-Louis dont il accompagnera la naissance, lancera un labo photo à Saint-Louis, etc. « Par ces travaux ma photographie est devenue avant tout illustrative et documentaire mais au fond ma démarche photographique intime est prétexte au voyage, elle est quête d’esthétique, et doit se fixer sur l’émotion » analyse Laurent.
Puis il s’installera à Dakar pour les études de son fils. Et depuis, il y est resté. Installé aux Almadies, il apprécie le voisinage, d’avoir tout à portée de main et aime contemple ce qui l’entoure. « Je peux passer une journée à regarder mes fleurs pousser. Même si je ne fais rien, je n’ai pas l’impression de perdre mon temps ! » s’amuse-t-il. Désormais très sensibilisé aux questions écologiques, Laurent se déplace moins, a abandonné les sports automobiles dont il a été très friand par le passé et tente de sensibiliser contre la destruction du littoral et des forêts. « L’impact humain est flagrant et perceptible aux quatre coins du territoire; grands travaux d’infrastructures, nouvelles industries, extractions minières, projets agro-industriels et touristiques, déforestations clandestines, pêches illégales et excessives, privatisation et exploitation des littoraux, extension des villes aux architectures souvent anarchiques, spéculation immobilière à quoi s’ajoute l’incivisme d’une grande partie de la population qui trop peu sensibilisée aux questions environnementales, parsème villes et campagnes de déchets ménagers » constate avec regret le photographe. « Ce cher et joli Sénégal dont je tombais amoureux il y presque quarante ans tant ses paysages étaient poétiques et enchanteurs m’apparait aujourd’hui trop souvent maltraité, souillé et meurtri, poursuit-il. Et il regrette profondément « le virage libéral pris par les pouvoirs publics au détriment du social et qui favorise l’individualisme plutôt que la solidarité ».
Laurent Gerrer Simon expose régulièrement ses photos (les deux dernières en date, à la Galerie Arte, sur le thème Beautés fragiles et De rives en rivages). Il a également participé à Regards sur Cours et à la Biennale de Dakar par le passé.
En 2004, Laurent passe au numérique. « Contrairement à certains photographes, j’ai tout de suite fait confiance au numérique et senti que cela serait l’avenir de la photo » explique-t-il. Il imprime ses photos majoritairement sur toiles et propose différents formats. Il vend ses photos à des hôtels, des galeries ou des particuliers. « Ma clientèle est composée à 75% d’Européens et 25% de Sénégalais. La photographie commence à prendre sa place comme élément de décoration dans les maisons sénégalaises », constate-t-il avec plaisir.
Très attaché au Sénégal, Laurent Gerrer Simon n’envisage pas de retourner vivre en France. Il se voit plutôt s’installer à la retraite dans le Siné Saloum. « J’aime les gens et le mode de vie d’ici. Lorsque je retourne en France, je me sens un peu un étranger » estime-t-il.
Actuellement, il prépare un nouveau livre de photos qui s’intitulera Cartes postales du Sénégal et qui va paraître dans les prochaines semaines, en auto-édition.
Pour en savoir plus ou lui commander un tirage : https://laurentgerrersimon.com/ ou son nouveau compte Instagram ou Facebook.