Mor Wade, connu sous le pseudonyme de Mor Fadam, a tiré sa révérence mardi sur la pointe des pieds comme il a vécu dans le monde de la lutte sénégalaise, où selon des proches et observateurs, il « n’était pas à sa place ».
Moustapha Gueye, l’ancien Tigre de Fass, parlait ainsi du géant de Ndiambour comme d’un sportif accompli qui n’avait rien à avoir avec le monde de la lutte.
« Oui, nous avons été adversaires, mais il n’a jamais pu adopter le langage cru de la lutte », a-t-il indiqué dans des témoignages recueillis dans les médias.
Dans un entretien avec l’APS, l’ancien Trésorier général de la Fédération sénégalaise de football, Boubacar Gaye, ancien président du Ndiambour de Louga, avait déclaré avoir demandé au défunt, lors d’un combat contre Tyson, de ne pas se laisser faire.
« J’avais l’impression qu’il ne voulait pas frapper Tyson, il ne voulait pas faire mal », avait dit Gaye, qui partageait l’amour de ses racines du Ndiambour avec l’ancien champion de lutte.
’’Je lui avais crié qu’il était dans une enceinte de lutte avec frappe’’, avait-il confié.
Appelé à témoigner après la disparition de son père, son fils Ndongo Wade parle du défunt comme d’un « cheveu dans la soupe’’ dans le monde de la lutte.
« Je peux dire qu’il est venu par hasard dans la lutte pour subvenir à ses besoins, mais ce n’est pas un homme de ce milieu », a témoigné dans les médias le fils de Mor Fadam qui, à la fin de sa carrière sportive, a débuté une reconversion dans l’encadrement.
Si « Gouy Gui » est le plus connu de ses anciens élèves, ses conseils n’ont jamais manqué aux actuels ténors de la lutte avec frappe comme Balla Gaye 2 et Lac de Guiers, qui n’ont pas manqué de signaler la générosité du défunt champion de lutte.
Il savait malgré tout défendre ses positions si nécessaire.
Le géant qui peinait à se faire entendre, a su par exemple défendre ses intérêts quand il a fallu revenir sur son combat perdu en octobre 2000 contre Tyson à Banjul (Gambie) et la finale pour le titre de Roi des arènes décerné après un combat contre Manga 2 en 1991.
Sur ces deux affaires, le géant du Ndiambour était loin de partager les verdicts, mais cela ne l’a toutefois pas empêché de poursuivre son bonhomme de chemin dans la famille de la lutte avec frappe.
En même temps, il se mettait à la marge des inimitiés et des polémiques sans fin qui jalonnent ce ‘’sport bien de chez nous’’.