EXPLOIT. Le Point relate que Birame Coulibaly et Maodo Ndiaye ont rallié Saint-Louis-du-Sénégal à Lognes dans le sillage des pionniers qu’étaient Mermoz et Saint-Exupéry à bord d’un petit monomoteur.
Flightsen est un défi aéronautique engagé par Birame Coulibaly et Maodo Ndiaye, deux jeunes pilotes sénégalais, sur la route de l’Aéropostale. Les deux amis de l’aéro-club Iba Guèye de Dakar avaient quitté Saint-Louis-du-Sénégal, dimanche 23 juin, à bord d’un Piper PA28-161 et sont arrivés samedi dernier à l’aérodrome de Lognes, près de Paris. Cet avion quadriplace est courant dans les flottes d’aéro-clubs en Europe, où, avec son moteur de 160 chevaux, sa vitesse de près de 200 km/h et ses quatre heures d’autonomie, il est qualifié d’avion de « voyage ».
Sur les traces des pionniers de l’aviation
C’est parfait pour aller de Toussus-le-Noble à Deauville, à La Rochelle ou même en Corse. Cela devient un vrai défi technique, logistique et humain quand il faut parcourir près de 10 000 km aller et retour entre deux continents, survoler cinq pays (Sénégal, Mauritanie, Maroc, Espagne et France) et prévoir dix escales.
Les deux aventuriers se seront alternés pour des vols de quatre heures.
© Abdoulaye Ndao
« C’était un rêve, explique Birame, d’avoir un avion et d’aller le plus loin possible. On a donc pris la route des pionniers de l’Aéropostale et nous avons choisi de partir de Saint-Louis-du-Sénégal, aérodrome mythique, vers Toulouse puis Paris. » Cette escale avait permis à Mermoz de rallier Toulouse à Natal, au Brésil. « Nous avons volé à l’ancienne, sans pilote automatique. Notre avion n’est équipé que de cadrans classiques, des pendules et non pas en glass cockpit avec des écrans qui affichent les paramètres de navigation avec les cartes numériques. Tout juste avions-nous un GPS portable. » En revanche, rien n’a été négligé pour la mécanique. Une révision complète avait été programmée par l’aéro-club Iba Guèye à Dakar. Lors de l’escale marocaine de Fez, le mécanicien de l’aéro-club est venu par la ligne pour effectuer un contrôle. À Lognes, l’aéro-club Plane’Air, qui a accueilli l’avion sénégalais, a prévu une visite technique. Cheikh Sadibou Deme, lui-même pilote privé, a coordonné l’arrivée parisienne de cette opération 100 % sénégalaise. Cet entrepreneur informatique lie travail et loisirs en mettant en parallèle dans un mémoire « le pilote et le patron ». Pourquoi une arrivée à Lognes ? Parmi les aérodromes de la région parisienne, c’est celui qui conserve encore un peu de caractère « aviation populaire » sans trop de grillages et de vigiles, compatible avec la fête que suscite un tel événement. Inimaginable au Bourget, réservé aux jets d’affaires et, bien sûr, à Orly ou à Roissy-CDG ! À la fin de cette semaine, le PA 28 va redécoller de Lognes vers le Sénégal par un itinéraire un peu différent, via Bordeaux à la place de Toulouse, Madrid au lieu de Barcelone, Marrakech au lieu de Fez, etc.
Un projet sur orbite
Birame Coulibaly promet que Flightsen aura une suite. Déjà, des partenaires se sont associés au raid, comme la compagnie Air Sénégal. L’an prochain, il est envisagé d’effectuer un tour d’Afrique, un défi probablement un peu plus complexe que la route de l’Aéropostale relativement fréquentée par l’aviation privée. Cette année, Flightsen associait un pilote privé – Birame Coulibaly – par ailleurs entrepreneur et un pilote professionnel –Maodo Ndiaye – qui vole au Sénégal chez Transair. Flightsen voudrait aussi faire appel à un pilote de l’armée de l’air pour réunir les trois catégories de navigants sénégalais.