Depuis la création de la CAN en 1957, les coachs non africains ont longtemps été privilégiés par les fédérations. Sur les 24 équipes qui ont disputé la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations en Égypte, près des deux tiers comptaient à leur tête un sélectionneur étranger (14 sur 24). Une tradition du « sorcier blanc » qui perdurait malgré l’émergence des sélectionneurs locaux. Pourtant, si l’on jette un coup d’œil aux statistiques, les marabouts africains comptent quasiment autant de victoires que leurs homologues sorciers blancs : 15 contre 16 lors des 31 précédentes éditions de la CAN. Et cette année, ceux qui avaient préféré miser sur des compétences extérieures ont complètement manqué leur pari.
De quatre entraîneurs locaux à la CAN au Gabon en 2017, le nombre de techniciens du cru est passé à 10 lors de la présente édition en Égypte – soit plus d’un tiers des coachs de la compétition. De plus en plus, les fédérations africaines font confiance aux entraîneurs africains, de mieux en mieux formés et de plus en plus performants. Cameroun, Maroc, Égypte, Tunisie, Nigeria, voilà autant de grandes nations du football africain qui avaient décidé d’opter pour des entraîneurs « non africains » cette année. Et aux vues de leurs résultats s’en mordent les doigts aujourd’hui. Terminé donc le mythe du sorcier blanc, tel Claude Leroy, Henri Michel, Philippe Troussier, Hervé Renard, Alain Giresse et autres, qui d’un coup de baguette magique offrait à leur équipe africaine un trophée continental. Avec les derniers succès d’Aliou Cissé et de Djamel Belmadi, coachs finalistes de la CAN, une chose est certaine : les fédérations nationales africaines réfléchiront davantage à la nécessité de donner plus de chances aux compétences locales.