La nomination du Mohamed Salem Ould Merzoug au ministère de l’Intérieur a tout d’une renaissance pour un technocrate qui a vu rouge sous Ould Abdel Aziz pour ses supposées ambitions présidentielles.
Le premier chef de gouvernement sous Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a dévoilé l’équipe avec laquelle il va mettre en œuvre la politique du successeur de Mohamed Ould Abdel Aziz. Un attelage qui compte 25 membres dont 5 femmes et 20 nouveaux entrants dont Mohamed Salem Ould Merzoug.
Conseiller diplomatique sous Ould Abdel Aziz, Ould Merzoug fut le haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal jusqu’à son éviction en 2012.
Deux ans après, en mars 2014, ce haut fonctionnaire est arrêté au Sénégal-où il résidait-, par la gendarmerie pour avoir été épinglé par un rapport de la Cellule nationale de traitement de l’information financière (CENTIF). Placé en garde en vue en même temps que son épouse, deux comptables à la retraite de l’OMVS, son chef de protocole, il sera relâché avant même d’être placé en détention préventive.
Dans les cercles du pouvoir mauritanien de l’époque, Ould Merzoug était vu comme un potentiel challenger dangereux de Mohamed Ould Abdel Aziz qui avait en ligne de mire son second mandat.
Son arrestation sera ainsi vue par ses proches comme un moyen pour Nouakchott de doucher ses ambitions présidentielles. Libéré, il rentre en Mauritanie pour intégrer le cabinet de Mohamed Ould Abdel Aziz. D’abord en qualité de chargé de mission avant d’être nommé Conseiller diplomatique. Poste qu’il a occupé jusqu’au départ du prédécesseur de Ould Ghazouani.
Issu de la communauté des « Haratine », Mohamed Salem Ould Merzoug a, en tant que conseiller politique, activement participé à la campagne présidentielle qui a mené Ould Ghazouani au pouvoir.
Un investissement qui n’est pas resté sans retombées puisqu’il a été bombardé premier policier de l’État mauritanien par Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya, nommé Premier ministre par Ould Ghazouani. Il s’occupera également de La Décentralisation. Un retour aux affaires pour un homme qui a dû payer très cher ses ambitions supposées présidentielles dans un passé très récent. Supposées ? Des sources proches du pouvoir mauritanien en doutent fort. Elles sont convaincues que l’actuel ministre de l’Intérieur a su les taire, pour desserrer l’étau qui ne cessait de se renfermer sur lui.
En tout cas, au ministère de l’Intérieur, il devra prouver qu’il est à même d’assurer la sécurité des mauritaniens et de leurs biens. Aussi, devrait-il maintenir l’accalmie connue par ce pays où les terroristes ont souvent fait parler la langue qu’ils maîtrisent le plus : la violence. De la réussite de cette mission, dépendra son destin de présidentiable.