Si la classe politique s’est montrée unie pour condamner la profanation de la tombe de DJ Arafat, elle se divise à nouveau pour situer les responsabilités de ce drame. Pour le député d’opposition Alain Lobognon, la faute ne revient pas aux fans déchaînés du Daïshikan. « Nous sommes tous responsables de cette humiliation », affirme-t-il.
En disant « nous », l’élu de Fresco veut en fait dire l’État de Côte d’Ivoire, plus précisément la présidence de la République, qui a endossé le coût des obsèques, et le gouvernement chargé de leur organisation.
Le député, proche de Guillaume Soro, pointe la faillite des autorités qui, selon lui, auraient dû impliquer l’ensemble de la classe politique, et même associer les illustres aînés de la musique ivoirienne tels qu’Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, afin qu’ils calment l’ardeur des jeunes les plus excités.
Même son de cloche chez Mamadou Koulibaly. Sur le site de sa formation politique, le président de Liberté et Démocratie pour la République voit dans ces funérailles un « calcul politicien » du gouvernement, « qui s’est retrouvé à troubler l’ordre public ». Avant d’identifier le ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, comme « le principal maître de cérémonie des funérailles », et par extension le principal responsable.
Sur sa page Facebook, le même Hamed Bakayoko, intime de DJ Arafat, préfère se rappeler au bon souvenir de ces funérailles historiques et « des marques d’amour et d’hommage envers le défunt que cet acte ignoble ne saurait effacer ».
Pendant ce temps, l’enquête sur cette affaire de profanation se poursuit. Après l’arrestation de douze personnes ce week-end, la police nationale a diffusé lundi les portraits de quatorze nouveaux suspects et lancé des avis de recherche.