Au premier jour de l’audience devant la Cour internationale de justice (Cij), hier, mardi 10 décembre, les juges ont entendu les arguments de la Gambie qui accuse la Birmanie de génocide contre les Rohingyas. Aung San Suu Kyi et son équipe doivent prendre la parole, aujourd’hui, mercredi, pour y répondre.
Assise au premier rang, sur les bancs faisant face aux juges de la Cour internationale de justice de La Haye, la Prix Nobel de la paix, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, est restée impassible durant le déroulé de l’accusation de génocide commis par son pays contre la minorité musulmane des Rohingyas.
L’audience d’hier mardi 10 décembre était réservée à la présentation par la Gambie. Ce pays africain à majorité musulmane a saisi la Cij au nom de l’Organisation de coopération islamique (Oci), estimant que la Birmanie avait violé la convention de Genève sur la prévention du génocide.
L’odeur nauséabonde d’un génocide
Depuis 2016, plus de 800 000 Rohingyas vivant en majorité dans l’État d’Arakan, dans l’ouest de la Birmanie, ont fui vers le Bangladesh les exactions commises par l’armée birmane. Sur la base des témoignages des réfugiés, des organisations de droits de l’homme et des Nations unies dénoncent des viols massifs, des assassinats de civils et la destruction de villages.
L’armée et le gouvernement birman contestent ces accusations et parlent d’opérations anti-terroristes contre des militants rohingyas ayant attaqué des postes-frontières.
Le ministre gambien de la Justice, Aboubacar Tambadou, a ouvert les débats avec des mots forts disant qu’il se tenait devant la cour pour “réveiller la conscience de l’humanité” face au traitement réservé aux Rohingyas en Birmanie. Il a rappelé l’importance de mettre un terme à un génocide en cours, selon la retransmission en direct sur le site de la Cij.
Tract (avec Courrier international)