BILLET – Un extrait du communiqué de presse de la BCEAO titré « Réforme du Franc CFA » et signé de son gouverneur Tiémoko Meyliet Koné indique ceci, entre autres:
« (…) Par ailleurs, dans l’optique de faire de l’ECO le fondement du dynamisme de l’union économique, ainsi que de la prospérité des populations des pays concernés, les plus Hautes Autorités de l’UEMOA ont souhaité conserver deux piliers clefs de la stabilité monétaire de la zone :
– Le maintien du taux de change fixe par rapport à l’euro (qui assure la parité actuelle).
– La garantie de convertibilité illimitée de la monnaie par la France. »
Alors, souveraineté monétaire « octroyée » et donc contrôlée, que ce ravalement de façade ? Si le futur Eco reste arrimé à l’Euro et sa convertibilité assurée par la France, on peut affirmer sans grand risque de se tromper que le lien de sujétion présumé demeurera, comme pour ce qui était du FCFA. Dans ce qui pourrait passer pour ce qu’elle est, une rodomontade bravache, le communiqué de presse indique su’il n’y aura plus aucun représentant de la France dans le futur conseil des gouverneurs de la banque centrale de l’Eco. Ils y resteront mais de loin? Après la main invisible du marché, la BCEAO invente la main invisible de la France.
Enfin, le communiqué de presse conclut que « les décisions actées le 21 décembre 2019 à Abidjan (…) n’affectent en rien l’usage quotidien du Franc CFA par les populations et les entreprises de l’UEMOA. » Hé bien, est-on tenté de répondre au gouverneur Koné : « cela ne se décrète pas, Monsieur le gouverneur Koné ». Rien ne peut prédire quelle sera le comportement des populations et entreprises ouestafs, entre décembre et juillet 2020, date d’arrivée dans les portefeuilles de l’Eco, cet Afro-Euro.
Damel Mor Macoumba Seck
@Tract2019