« Critiquer l’islamisme et ne pas être d’accord avec la montée de l’islam politique en France, ce n’est pas être raciste », assure-t-il. »Continuer à vivre dans la laïcité et la République ».
Le médecin fait part de sa tristesse à l’approche des commémorations de l’attentat, d’autant plus que 2020 est l’année du procès et qu’il faudra, pour les proches, se replonger dans ces souvenirs douloureux. Le numéro commémoratif de Charlie Hebdo, qui sortira mardi, est consacré aux nouvelles formes de censure, que les victimes avaient toujours refusé.
Pour Patrick Pelloux, justement, il y a en France « une forme d’auto-censure par rapport à l’islam et ce que cela représente ». »Critiquer l’islamisme et ne pas être d’accord avec la montée de l’islam politique en France, ce n’est pas être raciste. C’est juste dire qu’en 2020, l’espérance de la France c’est de continuer à vivre dans la laïcité et la République, et pas de créer la république islamique française. »
A propos de « l’hydre islamiste » mentionnée par Emmanuel Macron en octobre, après l’attaque à la préfecture de Paris, le médecin estime qu’il est important aujourd’hui de nommer les choses. « L’attentat de cette semaine à Villejuif montre désormais que les terroristes sont bien présents, même si ce sont des loups solitaires ».
Il défend au passage sa collègue Zineb El Rhazoui, « menacée de mort comme nous tous régulièrement sur les réseaux sociaux » et qui n’est selon lui « absolument pas raciste. Nous défendons simplement des valeurs républicaines du bien vivre-ensemble et de la non violence. « Ce que j’attends, c’est de comprendre l’architecture de ces terroristes islamistes »
Cinq ans après l’attaque à Charlie Hebdo, il constate que tout est différent : « Dans des secteurs comme le monde de la santé ou des urgences où je travaille, l’importance du risque d’attentat c’est notre quotidien. La vie a changé, notre vie a changé », avant de citer pèle-mêle l’architecture, les systèmes de sécurité, le mobilier urbain, les blocs de béton…
Ce qu’il attend du procès qui aura lieu du 4 mai au 10 juillet, c’est donc de comprendre la cause de ces bouleversements. « Les frères Kouachi ont été abattus mais il y avait toute la logistique. Ce que j’attends, c’est de comprendre l’architecture de ces terroristes islamistes, comment ils ont fonctionné, quelles sont leurs ramifications et quels sont ceux qui ont joué les idéologues », confie Patrick Pelloux, qui a publié fin novembre le livre Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux.