Cette controverse a cependant le mérite de jeter un coup de projecteur sur le célibat des prêtres, sujet épineux s’il en est. C’est du moins l’avis de l’ancien prêtre Godfrey Shiundu, qui a quitté l’Église catholique pour pouvoir épouser sa compagne et s’occuper de sa fille. Il est aujourd’hui « évêque pour l’Afrique » de l’Église catholique œcuménique du Christ, une Église chrétienne qui autorise le mariage des prêtres.
Un prêtre catholique peut-il avoir des relations sexuelles ? Pour beaucoup de prêtres, la réponse n’est pas simple. Lorsque Godfrey Shiundu a été ordonné, en 1994, la plupart de ses collègues, dit-il, avaient des maîtresses.
« En mon for intérieur, je me demandais : c’est vraiment la vie que je veux ? Coucher avec une femme le samedi soir et dire la messe le dimanche matin ? C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me poser des questions. »
Les choses se compliquent lorsqu’il rencontre une infirmière qui lui donnera une fille. Le père Shiundu se sent coupable, surtout lorsque la petite finit par réclamer son papa.
« Elle ne cessait de demander à sa mère : » Où est mon père ? Pourquoi il ne vit pas avec nous ? Pourquoi on ne peut pas faire de promenades ensemble ? » C’est à ce moment-là que je me suis dit, ça suffit. »
Le père Shiundu se penche sur l’histoire de l’Église et finit par comprendre que le mariage des prêtres était monnaie courante jusqu’au Moyen-Âge : « Tout à coup, cela m’a frappé : le célibat n’est qu’une règle de vie de l’Église, ce n’est pas un commandement de Dieu. »
En 2003, le père Shiundu décide de mettre fin à sa double vie. Il sera excommunié avant de rejoindre une Église américaine qui, elle, autorise le mariage du clergé. Un prêtre viendra des États-Unis pour célébrer son union et l’accueillir dans sa nouvelle Église. Godfrey Shiundu, aujourd’hui « évêque pour l’Afrique » de l’Église catholique œcuménique du Christ, vit avec sa femme, Stella, et leur fille, Natalia.
Tract (avec radio)