L’Union africaine (ua) a fait part samedi à la Chine de sa préoccupation au sujet de la situation d’Africains installés notamment à Canton (sud) et qui se disent victimes de discriminations.
“Mon bureau a invité l’ambassadeur de Chine auprès de l’UA M. Liu Yuxi pour lui exprimer notre extrême inquiétude au sujet des allégations de mauvais traitements d’Africains à Guangzhou (Canton)”, a indiqué le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat sur son compte twitter officiel.
Mon bureau “a appelé à des mesures rectificatives immédiates, dans la droite ligne de nos excellentes relations”, poursuit le président de l’exécutif de l’UA.
J’ai dû dormir sous un pont pendant quatre jours sans rien à manger.
Des Africains qui vivent dans la grande métropole chinoise de Canton (sud) se disent victimes de discriminations – expulsions, interdictions d’entrer dans des commerces – après plusieurs cas positifs au COVID-19 parmi la communauté nigériane.
Plusieurs Africains ont raconté à l’AFP avoir été chassés de leurs logements, puis refusés dans des hôtels.
“J’ai dû dormir sous un pont pendant quatre jours sans rien à manger. Je ne peux même pas acheter de nourriture, car aucun magasin ou restaurant ne m’accepte”, a ainsi affirmé Tony Mathias, un étudiant ougandais.
“On est dans la rue comme des mendiants”, peste le jeune homme de 24 ans, qui dit avoir été forcé lundi de quitter l’appartement où il vivait.
La Chine a désormais largement endigué l‘épidémie. Mais elle reste sur le qui-vive face aux personnes venant de l‘étranger, potentiellement porteuses du coronavirus et donc susceptibles de provoquer une deuxième vague épidémique.
Canton a jusqu’au dernier bilan établi jeudi fait état de 114 cas “importés”. Parmi eux figurent 16 Africains, le reste étant des ressortissants chinois.
Une statistique qui n’a toutefois pas freiné la suspicion à l‘égard de la communauté africaine de la ville.