Le ministre Amadou Hott joue avec les mots : les 200 milliards de « prêts aux entreprises » iront à un fond de garantie

200 milliards de F CFA pour les entreprises, une enveloppe apparamment consistante : c’est ce que, selon le ministre de l’Économie Amadou Hott invité ce dimanche dans le Grand jury d’I-radio, l’ Etat du Sénégal  a dégagé comme « prêts » pour aider les entreprises en difficulté face à la crise sanitaire liée au Covid-19. Sauf que le ministre Hott joue avec les mots et les maux. Cette somme ne sera pas directement prêtée par l’État (comme c’est le cas par exemple des financements de la DER, Délégation à l’Emploi Rapide pour les femmes et les jeunes). Hott définit ces 200 milliards comme de la ’’trésorerie rapide’’, qui sera logée dans les différentes banques du pays. Banques? Le mot est lâché. Ces 200 milliards sont en fait un fonds de garantie mis en place par l’État. Ce sont les banques qui, dans les faits, prêteront aux entreprises, en s’appuyant sur la garantie de ces 200 milliards, comme moyen de remboursement (total ou partiel) au cas où les entreprises emprunteurs seraient défaillantes à rembourser.
Les critères pour prêter seront ceux, classiques, appliqués par les banques. Meme si Amadou Hott a tenté de les aiguiller sur  les critères d’éligibilité des entreprises qui pourraient bénéficier de cet appui. « Ce sont toutes les entreprises qui ont un chiffre d’affaires qui a baissé au minimum de 33%. Les entreprises qui auront perdu tous leurs chiffres d’affaires seront éligibles. Nous allons faire des comparaisons des chiffres d’affaires entre mars et février. Nous avons des données sur cela. Ces entreprises pourront directement aller voir leur banquier. Parce que, ce sont toutes les banques qui vont assister. Nous avons visé des crédits mensuels pour couvrir les charges incompressibles dont le salaire, le loyer… ». Selon le ministre Hott, l’objectif de cet appui est de permettre aux entreprises de résister pendant la période de la pandémie.
Ces sommes, prêtées aux entreprises et qui vont leur permettre de faire face à la crise, sur une durée de trois (03) à quatre (04) mois, ne vont pas être remboursées dans l’immédiat.
Après la période de crise, les entreprises emprunteuses auront un an de moratoire avant de commencer à rembourser. « C’est à partir du 12e mois qu’elle devra commencer à rembourser ses prêts sur une durée de cinq (05) ans », a indiqué Amadou Hott. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que seuls les entreprises qui satisferont aux critères prudentiels se verront prêtes de l’argent. Argent t qui reste celui des banques.
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