Le Parlement libanais a adopté mardi une loi légalisant la culture du cannabis à des fins thérapeutiques, dans un pays en proie à la pire crise économique depuis des décennies, amplifiée par le nouveau coronavirus.
Pendant la réunion à Beyrouth, des manifestants à bord de voitures ont protesté contre les députés et la classe politique en générale, accusés de corruption et d’incompétence. Ils ont également sillonné d’autres villes, dont Tripoli (nord) et Saïda (sud). Réunis en dehors de l’hémicycle, dans un auditorium pouvant accueillir jusqu’à 1.000 personnes à Beyrouth pour permettre la distanciation sociale, les députés ont adopté le projet de loi sur la légalisation du cannabis.
Cette mesure devrait engranger des revenus à l’Etat, surendetté et en défaut de paiement depuis mars, pour la première fois de son histoire. Le Liban a longtemps interdit la production et la consommation de cannabis, mais la filière, restée longtemps une activité souterraine, est devenue une industrie pesant plusieurs millions de dollars. Sa légalisation avait été proposée aux autorités libanaises dans un rapport du cabinet de conseil international McKinsey & Cie, chargé par le Liban de préparer un plan de relance économique.
Le Liban traverse depuis l’an dernier sa pire crise économique en 30 ans, exacerbée par la pandémie de Covid-19 et les mesures draconiennes de confinement. Les députés dont la session doit durer trois jours ont également approuvé un prêt de 120 millions de dollars de la Banque mondiale pour aider le secteur de la Santé, dont 40 millions réalloués à la lutte contre le covid-19.
Au Liban, 677 cas de contamination, dont 21 décès, ont été recensés officiellement.
Les parlementaires ont par ailleurs voté une loi pour lutter contre la corruption dans le secteur public, alors que ce fléau a été l’un des éléments déclencheurs du soulèvement populaire inédit au Liban en octobre 2019.
Le gouvernement est sur le point d’annoncer un plan de sauvetage économique devant déboucher sur un début de restructuration de la dette et une éventuelle aide externe. Le plan évoque des besoins de financement de plus de 80 milliards de dollars, dont 10 à 15 milliards d’aides étrangères sur cinq ans.
Tract (avec médias)