L’Europe reste le continent le plus touché avec 1 393 779 cas, suivie par les Etats-Unis (980 008 cas, dont 55 637 décès).
Au moins 3 003 344 cas de Covid-19, parmi lesquels 209 388 décès, ont été officiellement déclarés dans le monde, dont près de 80 % en Europe et aux Etats-Unis, selon un comptage réalisé par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles lundi 27 avril à 22 h 50 (heure de Paris). Le nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant que les cas graves.
L’Europe reste le continent le plus touché avec 1 393 779 cas et 126 223 décès — dont 26 977 morts en Italie, 23 521 en Espagne, 23 293 en France, 21 092 au Royaume-Uni.
Ce terrible bilan, qui va encore s’alourdir, aurait pu être allégé si tous les pays avaient « écouté attentivement » l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a plaidé lundi son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Rappelant avoir donné l’alerte le 30 janvier, il a déclaré que l’OMS avait alors recommandé « de trouver les cas, tester, isoler et rechercher » les personnes ayant été en contact avec les malades. Selon lui, « les pays qui ont suivi les conseils sont en meilleure position que les autres. C’est un fait ».
Des disparités régionales et de déconfinement aux Etats-Unis
Avec près d’un tiers des cas et plus de 56 000 des 210 000 victimes mondiales, les Etats-Unis sont de loin le pays le plus touché mais il existe de fortes disparités régionales entre les zones rurales très peu concernées et la région de New York par exemple. Les autorités locales, gouverneurs en première ligne, abordent donc chacune à son rythme les mesures de redémarrage d’une économie.
« Nous voulons qu’ils le fassent le plus vite possible mais en toute sécurité », a déclaré Donald Trump lors d’un point presse à la Maison Blanche, en espérant voir de nombreuses écoles rouvrir avant les vacances d’été.
Désireux de faire oublier des propos malheureux sur des injections de « désinfectant », le président américain s’est fait discret ce week-end, mais a renoué lundi avec un exercice quasi quotidien depuis le début de la crise. Le président a également défendu les progrès réalisés par les Etats-Unis en matière de dépistage, alors que des chercheurs d’Harvard ont estimé que le pays n’avait pas les capacités suffisantes pour entamer son déconfinement au 1er mai.
Cela n’a pas empêché plusieurs Etats de franchir le pas. Les restaurants de l’Etat de Géorgie, dans le sud, ont rouvert leurs portes lundi. Dans l’Etat de New York, à l’inverse, le confinement restera en vigueur au moins jusqu’au 15 mai.
La Fed va injecter 500 milliards de dollars supplémentaires (461 milliards d’euros) pour permettre à un plus grand nombre de collectivités du pays, comtés et grandes villes, de bénéficier de son programme de soutien aux entités locales face à la crise du coronavirus. La Réserve fédérale américaine a abaissé les seuils permettant à ces collectivités locales de bénéficier de ce programme de prêts
Sortie du confinement en ordre dispersé
Autre pays fédéral, le Canada a également entamé son déconfinement en ordre dispersé. Si le Nouveau-Brunswick (est) a rouvert parcs et plages, les écoliers du Quebec ne retrouveront les salles de classe que le 11 mai et le 19 à Montréal.
En Europe, où la pandémie marque le pas, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a appelé ses concitoyens à la patience, promettant des décisions « dans les jours à venir ». La Norvège a rouvert lundi des écoles, avec des classes réduites à 15 élèves.
Les Suisses ont pu recommencer à aller chez le coiffeur ou le fleuriste. En Allemagne et en Autriche, une grande partie des commerces ont rouvert, avec de stricts mots d’ordre de « distanciation sociale » et à grand renfort de masques. En Espagne, après six semaines cloîtrés chez eux, les enfants peuvent depuis dimanche recommencer à jouer dans la rue, avec un certain nombre de restrictions.
L’Italie doit détailler en début de semaine les mesures qu’elle envisage par étapes à compter du 4 mai. Les écoles resteront fermées jusqu’en septembre mais les entreprises stratégiques de la troisième économie européenne ont été autorisées à rouvrir.
En Afrique, où le confinement est difficilement tenable pour de larges pans des populations, le géant nigérian commencera à lever ces mesures à compter du 4 mai, tout en maintenant un couvre-feu. Les mesures de confinement au Botswana seront prolongées jusqu’au 7 mai.
Des mesures de protection rappelées par l’OIT
L’Organisation internationale du travail (OIT) a appelé les entreprises, dont certaines s’apprêtent à rouvrir après plusieurs semaines de confinement, à respecter les mesures de protection face au coronavirus. « L’application de mesures de sécurité et de santé au travail est indispensable pour à la fois protéger la vie des travailleurs, de leurs familles et des populations qui les entourent, assurer la continuité du travail et la survie économique », a relevé le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, qui dresse une liste de recommandations aux entreprises, dont notamment améliorer la ventilation sur le lieu de travail, procéder au nettoyage régulier des surfaces, ou mettre à disposition les moyens nécessaires pour se laver les mains et pour assurer la désinfection.
Manal Azzi, spécialiste technique, sécurité et santé au travail à l’OIT, a souligné en conférence de presse que les entreprises devaient rappeler quelles étaient les mesures d’hygiène élémentaires, soulignant que même en Suisse, pays réputé pour sa propreté, « dans la rue vous voyez encore des gens qui ne respectent pas l’étiquette respiratoire », soit les mesures de distanciation physique et les gestes barrière.
Des scènes de violence au Brésil et au Liban
Le confinement n’empêche pas les scènes de violences. Des fusillades sont ainsi intervenues dans une favela de Rio de Janeiro, au Brésil. Elles ont empêché la distribution de vivres à des habitants privés de revenus en raison du confinement, affirme Raull Santiago, qui organise la distribution d’aliments et de produits d’hygiène dans le Complexo do Alemao, ensemble de favelas du nord du Rio. Après une accalmie en mars, le nombre d’opérations policières dans les favelas a augmenté à nouveau en avril, selon les spécialistes de la violence à Rio.
Des affrontements ont également eu lieu à Tripoli (nord du Liban) entre l’armée et des centaines de manifestants réclamant un changement radical face à la crise économique. Ils ont été repoussés par l’armée au moment où ils voulaient rejoindre la maison d’un parlementaire auquel ils sont hostiles.
Tract (avec médias)