Le Bénin est en train de montrer le bon exemple au reste de l’Afrique secoué par des contestations. Il a mis en place, avec la réouverture des écoles, un dispositif capable de freiner l’avancée de la pandémie du Covid-19. En plus, les citoyens, dans un esprit de responsabilité, se soulèvent aux mesures sanitaires.
Juste avant cette reprise, une campagne de dépistage des enseignants avait commencé. Des distributions gratuites de masques sont aussi annoncées dans les établissements publics.
Respect des gestes barrières
Sur les réseaux sociaux, on pouvait voir des dispositifs de lavage des mains devant des écoles et des élèves portant leurs masques.
Un enseignant dans un important collège public de Cotonou confie cependant que ses élèves et lui se sont procurés leurs propres masques dans la matinée du lundi 11 mai. « J’ai évité le contact au maximum« , ajoute-t-il. Une autre enseignante en cours dans un collège privé raconte qu’il est « difficile aux élèves de garder leurs masques ».
Cette reprise des classes ne concerne pas les apprenants du cours primaire sauf ceux en classe d’examen. Les écoles maternelles et les garderies restent fermées. Les cours se font en ligne pour les étudiants des facultés à grands effectifs.
Dans les amphithéâtres de moins de 50 étudiants qui ont pu rouvrir dans la plus grande université du Bénin, les gestes barrières sont respectées et la reprise est une bonne chose pour Rodolpho Dah Kindji, président de l’union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (UNSEB) : « Nous sommes conscients du risque qui est pris. Mais c’est une décision gouvernementale. A partir du moment où les gestes barrières sont observées, à partir du moment où un certain nombre de dispositions sont prises, nous pensons que les choses peuvent aller de cette façon en attendant la suite de la situation » explique t-il.
Ne pas prendre de risques
Cette reprise des classes au Bénin est assez singulière en Afrique. Selon l’Unesco, aucun autre pays à l’échelle nationale en Afrique n’a ouvert ses classes aux apprenants lundi 11 mai. De nombreux pays gardent en effet les classes fermées.
Le Burkina Faso, où on enregistre plus de 750 cas, avait prévu une reprise pour les classes d’examen ce lundi. Dans un communiqué publié vendredi 8 mai, le ministère de l’éducation nationale a reporté cette reprise au 1er juin.
Selon Soulemane, enseignant à Bobo-Dioulasso, les dispositions ne sont pas réunies pour le respect des gestes barrières dans les lieux d’apprentissage. « Ne pas prendre en compte toutes ces mesures avant de rouvrir les portes des classes, c’est dire que c’est une manière de conduire nos enfants à l’abattoir. Pour moi, ce n’est pas une décision sage d’ouvrir de façon précipitée les classes. On peut toujours patienter » précise l’enseignant.
Prudence des pays
Dans son communiqué, le ministère burkinabé de l’éducation nationale attendait que des « conditions sanitaires optimales » soient réunies avant la reprise des classes.
Au Sénégal, les syndicats et parents sont aussi prudents. La reprise des classes y est prévue pour le 2 juin, tout comme au Cameroun et au Niger. En RDC, une commission devrait statuer sur la date de la reprise. Le Togo et la Guinée n’ont pas encore fixé la date pour la réouverture des classes.
Au Gabon et au Ghana, écoles et universités sont encore fermées.
En Côte d’Ivoire, la reprise des cours est toutefois prévue lundi 18 mai à l’intérieur du pays, à l’exception du Grand Abidjan. Dans ses directives pour la réouverture des écoles publiées lundi 11 mai, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) recommande aux établissements la fourniture « de gel hydroalcoolique ou de savon et d’eau propre à l’entrée de l’école et dans toute l’école ». Elle demande le port de masque « si nécessaire », la désinfection d’objets fréquemment touchées telles que les poignées de portes et les interrupteurs, sans oublier le respect d’un mètre de distance au moins entre les tables des classes.
Tract.dn (avec média)