Après la traque et l’autorisation d’extradition de François Compaoré, frère du président burkinabé déchu, Blaise Compaoré, c’est au tour de celui d’Idriss Déby de répondre à la convocation de la Commission nationale des droits de l’Homme. Il est accusé d’être lié à la mort d’un berger tout près de ses plantations.
Deux membres de la Commission nationale des droits de l’homme avaient rendez-vous ce mardi avec Saleh Déby Itno, frère cadet du chef de l’Etat tchadien, accusé d’homicide involontaire sur un berger qu’il a effrayé par un tir de sommation alors que celui-ci traversait son verger. La nouvelle a provoqué un tollé, obligeant la justice à ouvrir une enquête.
Mardi, des représentants de l’institution nationale en charge des droits de l’homme, qui s’est saisi du dossier, ont pu poser des questions au mis en cause dans le cadre d’une enquête sur l’affaire.
« Le décès de ce jeune homme a été imputé à tort à mon client, estime Me Saana Dieudonné, avocat de Saleh Déby Itno. La Commission nationale des droits de l’homme, qui a entrepris des investigations, a entendu les parents de la victime, quelques témoins. Il est tout à fait normal que Saleh Déby soit entendu et donne sa version des faits. »
Pour le président de la CNDH, Djidda Oumar, l’institution qu’il dirige plaide pour les victimes, mais fait aussi de la conciliation. « Certains commissaires de la Commission ont entendu ce matin la version de Saleh Déby. La CNDH a aussi un rôle de médiation et si nous arrivons à faire la médiation entre les deux parties, c’est une bonne chose. Dans le cas contraire, nous serons dans l’obligation de faire notre rapport et de le remettre au procureur, qui va engager la procédure judiciaire. »
En convoquant un membre de la famille du chef de l’Etat, la commission cherche sans doute à montrer aux Tchadiens qu’elle est au service de tous en espérant que les décisions des juges respectent les droits de la veuve et de l’orphelin
Tract.sn (avec média)