Il s’agit d’un titre du célèbre musicien Richard Bona dans lequel il appelle Paul Biya à quitter le pouvoir. Une chanson qui n’est pas passée inaperçue alors que la crise en zone anglophone se poursuit.
Avalanche de réactions au Cameroun après la chanson du célèbre musicien Richard Bona, qui appelle Paul Biya à partir. Une chanson baptisée « Allo Fokou », « Aller chez fokou » voulant dire « aller acheter la corde pour se pendre ». Dans ce titre, Richard Bona rebaptise le chef de l’État camerounais « Pol Pillard ».
Depuis Miami où il vit, Richard Bona explique pourquoi il prend la parole maintenant : « Vu ce qui se passe dans le sud-ouest et nord-ouest, dans la région anglophone au Cameroun et aussi au nord-Cameroun, avoir initié cette guerre au Nord et Sud-Ouest. On aurait pu faire tout pour ne pas rentrer en guerre. Et voilà. C’est tous ces élans de brutalité qui font que je pense que ça a été une très mauvaise décision. Le résultat est là, il est juste accablant. Voilà. Et au Cameroun, c’est une très, très vieille dictature. C’est une dictature qui ne dit pas son nom depuis presque quatre décennies et ça doit changer. On ne va pas trouver des solutions avec des gens qui ont créé le problème. Donc voilà, Paul Biya, must go ! » En français, « Paul Biya doit partir ».
Et quelques jours après la diffusion de sa chanson polémique, un autre artiste lui répond, lui aussi en musique. Il s’agit de Belka Tobis, chanteur camerounais installé en France. « On ne veut pas la haine chez nous », affirme-t-il dans sa chanson.
Selon lui, le message qu’envoie Richard Bona est un message de haine qui prône la guerre : « Je n’ai rien contre Richard Bona, qui est d’ailleurs un très grand musicien que j’apprécie. Mais le seul bémol est qu’il prône la guerre. Mais moi, je prône la paix. Il n’est pas en train de jouer son rôle d’artiste. L’artiste est là pour la paix et non pour la guerre. J’aimerais vraiment, si Richard Bona veut participer, faire évoluer de son pays le Cameroun, qu’il parle vraiment, qu’il essaie un peu d’apaiser tous les Camerounais. Je veux qu’on passe par le dialogue que le président de la République camerounais a donné, Monsieur Paul Biya. Mon seul parti politique, c’est la paix. Après soixante ans d’indépendance, je n’aimerais pas qu’il y ait la guerre dans mon pays. Je veux qu’on avance. J’aimerais que nos enfants avancent dans la paix ».