La répression se poursuit contre les opposants politiques en Algérie. La militante Amira Bouraoui, célèbre opposante de l’ère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, a écopé dimanche 21 juin d’un an de prison ferme, avec incarcération immédiate, a annoncé un de ses avocats. Cette décision de justice traduit le durcissement actuel du régime en Algérie. Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes ont exprimé leur tristesse et leur indignation.
Amira Bouraoui, une gynécologue de 44 ans, mère de deux enfants de 12 et 16 ans, a été condamnée sous six chefs d’accusation, dont « offense à l’islam », « offense » au président actuel Abdelmadjid Tebboune et « incitation à briser le confinement » pendant la crise sanitaire. Ses avocats ont décidé de faire appel.
« Le pouvoir a profité de la trêve »
Le régime algérien a multiplié ces derniers jours les interpellations et condamnations de militants du « Hirak » afin d’enrayer le retour de la contestation au moment où s’amorce le déconfinement. Cela n’a pas empêché des centaines de protestataires de reprendre leurs marches hebdomadaires du vendredi, notamment en Kabylie.
Avec environ 200 arrestations depuis le début du confinement décrété mi-mars pour lutter contre le nouveau coronavirus, « le pouvoir a vite profité de la trêve pour arrêter le maximum d’activistes », affirme Saïd Salhi, vice-président de Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Ils sont poursuivis pour « des délits d’opinion et d’expression en lien avec des publications sur les réseaux sociaux, notamment Facebook », souligne-t-il. Leurs domiciles sont perquisitionnés, leurs téléphones confisqués.
a plupart des poursuites s’appuient sur le nouveau code pénal, adopté le 22 avril en pleine crise sanitaire. Pour Saïd Salhi, il s’agit d’« une attaque irresponsable, à la limite de la provocation, contre les droits humains fondamentaux ».
Tract (avec médias)