Plusieurs Sénégalais auraient préféré voir un poumon vert sur l’aéroport LSS, au lieu des parcelles d’habitation de la CDC

Bientôt des lotissements en lieu et place d’une bonne partie de l’ancien aéroport international Léopold-Sédar-Senghor de Dakar, fermé en décembre 2017 et depuis muté en aéroport militaire. 30 des 600 hectares de cet immense terrain situé en plein coeur de la capitale sénégalaise ont été confiés à la Caisse des dépôts et consignations du Sénégal, un organisme public qui sera chargé d’y construire et commercialiser des logements. Si les autorités espèrent en retirer 60 milliards de francs CFA, une partie des Dakarois déplorent de voir s’ériger un nouveau projet immobilier là où certains réclamaient un poumon vert pour la capitale, signale Manon Laplace, la correspondante de RFI à Dakar.

Voici son reportage : Quelques joggueurs bravent la chaleur et contournent un match de football improvisé sur la terre rouge qui bordait autrefois les pistes de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor. C’est ici que s’érigeront les futurs lotissements. Mamadou Sakho, militant, voulait y voir un parc : « Ce n’est pas une décision que la population sénégalaise attendait, parce que aujourd’hui la question de la spoliation du littoral, de l’accaparement des terres est au premier plan au Sénégal, et on s’attendait à ce que le président de la République prenne une autre décision et surtout fasse de nos villes et de Dakar en particulier une ville où il fait bon vivre. »

Moins de béton et plus de verdure : la pétition lancée par le Franco-Sénégalais a recueilli plus de 23 000 signatures. « Dakar a été citée par l’OMS comme faisant partie des villes les plus polluées au monde. Il y a de plus en plus de maladies respiratoires, tout le monde étouffe. On l’appelait le cap vert, mais quand on survole Dakar aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus de vert. »

De son côté, le ministre de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana l’assure : ces logements sont indispensables face à la démographie galopante de la capitale. Il confie que la solution est « salutaire » car « au lieu d’octroyer une assiette foncière à des promoteurs privés, le gouvernement confie ces hectares à un organisme public. Les revenus de leur commercialisation permettront de financer des projets de l’État, notamment des logements sociaux ».

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