La presse privée du Sénégal n’a plus accès au Palais de justice de Dakar depuis mercredi dernier. Elle est soupçonnée d’accointance avec des milieux terroristes par les administrateurs du Palais de justice. Selon ces derniers, des organisations terroristes cherchent à avoir les plans du Palais de justice. Et pour juguler cette menace, décision a été prise d’interdire l’accès au tribunal de Dakar à la presse privée. La mesure ne concerne ni la presse publique, ni les autres acteurs de la justice qui fréquentent le Palais.
« L’Association nationale des chroniqueurs judiciaires (ANJC) a appris, avec surprise, que la mesure injuste d’interdiction d’accès au Palais de la Justice des journalistes de la presse privée est maintenue. Malgré les demandes du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), le secrétaire général de la Cour d’Appel- qui a pris cette mesure- fait la sourde oreille. D’ailleurs un confrère a été éconduit hier alors qu’il était parti pour cherche un certificat de casier « judiciaire », dénonce ainsi dans un communiqué l’ANCJ.
« Pire encore, le secrétaire général de la Cour d’Appel, en complicité avec des gendarmes, a décidé de faire des accusations graves contre la presse pour justifier le maintien de cette mesure scandaleuse. M. Mamadou Lamine Diédhiou soulève une menace terroriste pour justifier cette interdiction d’accès. Le magistrat explique que les organisations terroristes voudraient les plans du Palais de Justice, ce qui expliquerait cette mesure. Comme si des journalistes sont envoyés par ces dites organisations, si tant est qu’il ne s’agit pas de simples délires », informe Makhaly Ndiack Ndoye.
Mais pour le président de l’ANCJ, «au-delà des chroniqueurs judiciaires, cette mesure et ces accusations visent toute la presse. Ainsi, le ministre de la Justice a été informé de cette décision. L’ANCJ rappelle à M. Mamadou Lamine Diédhiou que les journalistes sont envoyés en mission de service public lorsqu’ils se rendent au tribunal et qu’il est de son devoir de les protéger, même d’un attentat terroriste.
Aidara KARARA
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