Le Collège des délégués des syndicats de la Société africaine de raffinage (SAR) a publié, ce mardi, une déclaration relative à la situation dans la structure. Et c’est pour relever, « plus de trois semaines, précisément 25 jours après l’arrêt total des installations de la SAR pour rupture de pétrole brut, un autre arrêt pour les mêmes raisons que les précédents ».
« Le cercle vicieux et incompréhensible demeure et persiste toujours. Érigé en règle de gestion par nos différentes autorités (Etat, actionnaires et direction de la SAR), ce cercle vicieux finira par mettre à terre notre outil de souveraineté énergétique. La SAR assure actuellement sa mission d’approvisionnement par des importations et non par le raffinage, sa vocation première. Ce qui conforte nos pourfendeurs et détracteurs dans leur thèse diabolique de fermeture de la raffinerie au profit des importations », disent les délégués syndicaux.
Aussi, le Collège des délègues se demande « pourquoi la SAR est-elle incapable d’assurer la fourniture correcte de la raffinerie en brut au moment où les cours mondiaux sont au plus bas, suite aux effets de la pandémie de corona ? ».
« En tout cas, les risques techniques (détérioration du matériel, sécuritaire, sûreté, pénibilité, usure du personnel…) et pertes commerciales (manque à gagner, surestaries, frais financiers énormes, pénalités sur les retards de paiements…) sont réels et insupportables pour la SAR », prévient-il.
« C’est dans ce contexte que la direction annonce un énième recrutement népotique de cadres sans respect des procédures et loi en vigueur et tout cela au détriment de la promotion interne. En effet la direction a érigé en règle la mise à l’écart des anciens sur les postes de management malgré leur expérience et sacrifices consenties pendant des années, comme en étaye la mise à l’écart de l’assistante du PCA au profit d’une nouvelle recrue sans expérience. Ceci n’est qu’un cas parmi tant d’autres », dénoncent les syndicalistes.
Selon eux, « rien ne justifie une telle pratique, si ce n’est le népotisme et le recasement politique au détriment de la compétence et de l’aptitude professionnelle ».
Et, disent-ils, « pour couronner ces forfaitures, on nous annonce le recrutement prochain d’un autre directeur de la sûreté qui vient allonger le nombre (huit) déjà pléthorique et disproportionné de directeurs par rapport à l’effectif du personnel. Décision pour laquelle on est foncièrement contre d’autant plus qu’elle ne répond qu’à un souci de recasement politique ».
« A partir du moment où la direction est en mesure de procéder à des recrutements de cadres et de directeur, nous refusons systématiquement un différé de l’application de nos acquis sociaux. Le Collège se réserve à présent le droit d’user des voies et moyens légaux pour préserver la pérennité de la raffinerie et les droits de ses travailleurs. Le plan d’action élaboré n’exclut pas le recours à la grève pour le respect d’une marche normale de la SAR », annonce le Collègue.
Parce que, pour les syndicalistes, « la SAR, créée pendant que le Sénégal n’avait pas de pétrole, doit émerveiller avec l’exploitation du brut sénégalais ».
Aidara KARARA
Tract