La Namibie a mis en garde mardi sa population contre le recours à la bouse d’éléphant pour traiter le coronavirus, de plus en plus populaire à la faveur de la récente progression de la pandémie.
« Je m’inquiète que certaines personnes peu scrupuleuses en incitent d’autres à dépenser de l’argent pour des remèdes inutiles dans l’espoir de guérir », a déclaré à l’AFP le ministre de la Santé, Kalumbi Shangula. Quelque 4.463 cas, dont 37 mortels, ont été recensés en Namibie, selon les dernières statistiques officielles.
En l’absence de tout traitement à l’efficacité scientifiquement prouvée contre le virus, la recrudescence des cas de contamination dans le pays a ravivé l’intérêt pour des traitements traditionnels, dont certains prônant le recours à la bouse d’éléphant. « Ce n’est pas éthique », a jugé le ministre Shangula, « une personne désespérée peut faire des choses désespérées ».
Le ministère de l’Environnement a confirmé avoir été informé de ventes de déjections de pachidermes au motif qu’il guérirait le Covid-19. « Ca a provoqué une forte hausse de la demande », a expliqué son porte-parole, Romeo Muvunda, à la presse.
Selon lui, les praticiens traditionnels du pays recourent à des inhalations de bouse d’éléphant pour traiter les saignements de nez ou les maux de tête ou de dents. « Les gens ne sont pas autorisés à collecter la bouse dans les zones protégées », a tenu à rappeler M. Muvunda, « un tel délit est passible d’une amende ».