Cette jeune trentenaire, fille de pédiatre, a créé à Dakar, une maternité dédiée à la classe moyenne, gérée comme une entreprise. Elle vise un développement dans toute la région ouest-africaine, écrit Le Figaro, lu par Tract.
Le journal revient sur une visite des partenaires financiers de Nakoulima, fin février, dans la capitale sénégalaise. Khadidiatou Nakoulima l’a préparée avec soin. C’est qu’elle accueille dans sa maternité Werner Hoyer, le président de la Banque européenne d’investissement, qui a fait le déplacement à Dakar dans le cadre de sa conférence annuelle africaine. La BEI finance le fonds d’investissement français I&P, dédié aux PME, qui accompagne Nest, la société de la jeune Sénégalaise, depuis ses débuts. Son représentant local suit avec attention l’exposé de la dirigeante.À 32 ans, bientôt maman pour la deuxième fois, «Khadi» garde un air juvénile, l’œil pétillant et le sourire rieur. Qu’on ne s’y trompe pas. Le discours est rodé, la stratégie posée, argumentée, dans un parfait anglais. Avec force transparents PowerPoint, vidéo et chiffres à l’appui sur l’activité et l’emploi, la PDG de Nest for All («Un nid pour tous»), structure médicale dédiée à la femme et à l’enfant, retrace la trajectoire de l’entreprise.
Voici la genèse du projet, racontée par Khadi Nakoulima : « Au cours de ses études de MBA aux Etats-Unis en 2008, mon frère Ousseynou (NDLR : banquier, actuellement en poste à la SFI du Groupe Banque Mondiale) a été inspiré par les cas de réseaux d’hôpitaux privés en Inde qui offraient un service de santé de qualité accessible aux classes moyennes; en particulier le cas de Lifespring Hospitals, un réseau de maternités à Hyderabad. Il a eu alors l’envie de reproduire ce modèle au Sénégal où les femmes enceintes vivent souvent l’incertitude de trouver une structure d’accueil de qualité au moment de leur accouchement. Quand j’ai terminé mes études d’ingénieur en 2009 à Paris, le projet m’a tout de suite convaincue. J’ai choisi de me consacrer à plein temps au projet NEST. Il s’agissait d’abord de monter un business plan viable, qui atteigne à la fois des objectifs de rentabilité et d’impact social.
Pour cela, j’ai participé à une compétition internationale de Business Plan à vocation sociale, la Global Social Venture Competition. Nous sommes arrivés 4ème sur 500 projets en finale à Berkeley après 2 rounds de sélection à Paris et à Londres. Cela nous a permis de confronter notre business plan à des investisseurs et des entrepreneurs. J’ai ensuite effectué une immersion de 3 mois chez Lifespring hospitals en Inde pour comprendre comment fonctionnait leur modèle.
Le projet a été incubé pendant 3 ans par Antropia, l’incubateur social de l’ESSEC qui a mis à notre disposition des mentors pour nous accompagner et nous conseiller. Fort de ces expériences et de ces soutiens, nous avons démarré nos activités officiellement en Juin 2011 avec un plateau médical, puis nous avons ouvert une clinique en Novembre 2013. »
Tract