Au terme d’un week-end de discussions, la CEDEAO et les putschistes au pouvoir à Bamako sont d’accord pour tourner la page IBK. La junte, au pouvoir Mali depuis qu’elle a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août, souhaite en effet qu’un organe de transition dirigé par un militaire soit mis en place pour une période de trois ans, selon des sources internes à la junte et à la CEDEAO. L’organisation ouest-africaine, a dépêché une délégation à Bamako, pour des discussions avec les officiers du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP).
« La junte a affirmé qu’elle souhaite faire une transition de trois ans pour revoir les fondements de l’État malien. Cette transition sera dirigée par un organe présidé par un militaire, qui sera en même temps chef de l’État », indique une source au sein de la délégation ouest-africaine à Bamako, rapporte Rfi. Un responsable de la junte confirme « les trois ans de transition avec un président militaire et un gouvernement en majorité composé de militaires ».
Autre annonce majeure : les militaires du CNSP acceptent que le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta retourne à son domicile, ont indiqué dimanche soir des sources de la CEDEAO et de la junte. « Et s’il souhaite voyager pour des soins, il n’y a pas de problème », a également indiqué la source de la CEDEAO.
Quant à l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, arrêté en même temps que le Président IBK et détenu dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de la capitale, « nous avons obtenu de la junte qu’elle accepte qu’il soit dans une résidence sécurisée à Bamako », a ajouté ce responsable ouest-africain.
« Nous avons pu nous entendre sur certains points, mais pas sur l’ensemble des points de discussion », a déclaré à sa sortie de plusieurs heures de réunion le chef de la délégation de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan.
« Aussi bien la CEDEAO que les militaires veulent que le pays aille de l’avant », a ajouté Goodluck Jonathan, mandaté par la CEDEAO pour tâcher de rétablir « l’ordre constitutionnel » au Mali.
« Les discussions continuent. On a eu des points de compromis sur certains aspects, la négociation va continuer lundi », a expliqué le porte-parole des militaires, le colonel Ismaël Wagué.
Aidara KARARA
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