Le convoi du Premier ministre guinéen et directeur de campagne pour la réélection d’Alpha Condé à la prochaine présidentielle a été attaqué à coups de pierres mardi dans une région favorable au chef de file de l’opposition, a indiqué, selon AFP, le gouvernement mercredi.
Le cortège d’Ibrahima Kassory Fofana a essuyé des jets de pierres mardi après-midi à Labé et mardi soir à Dalaba, dans la région du Fouta-Djalon (centre), bastion de Cellou Dalein Diallo, principal adversaire annoncé du président sortant à l’élection du 18 octobre, a dit le gouvernement dans un communiqué.
Des occupants des véhicules ont été blessés, a-t-il dit. Le parti de Cellou Dalein Diallo, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s’est dit étranger aux incidents, s’ils sont confirmés, et a dénoncé une « manipulation ». Aucune confirmation n’a pu être obtenue de source indépendante.
Ousmane Gaoual Diallo, un responsable de l’UFDG, a émis des doutes sur la réalité de ces incidents et dit dans la presse que l’UFDG n’avait rien à voir avec eux s’ils ont eu lieu. La campagne a été précédée par des mois de tensions qui font craindre des violences autour de la présidentielle.
L’opposition au président a fait descendre à plusieurs reprises des milliers de Guinéens dans la rue pour faire barrage à un troisième mandat de M. Condé, élu en 2010 et réélu en 2015. M. Condé, 82 ans, a fait modifier la Constitution pour pouvoir se représenter en 2020.
La contestation a donné lieu à des heurts et a été plusieurs fois sévèrement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués. Le collectif qui a mené la contestation avait annoncé une nouvelle mobilisation à partir de mardi. Mais les autorités ont interdit les manifestations autres que celles relevant, à leurs yeux, de la campagne.
Le gouvernement a dit voir dans les attaques contre le convoi du Premier ministre « un plan concerté pour saboter le processus électoral » et pour « préparer des actions encore plus violentes« . Il a promis de réprimer ces agissements.
Cellou Dalein Diallo, l’une des figures de la contestation anti-Condé ces derniers mois, a rompu avec le collectif organisateur des manifestations en se présentant à la présidentielle alors que le collectif appelle au boycott. M. Condé s’est signalé récemment par les accents guerriers et communautaristes qu’il a donnés à certains discours.