Aly Ngouille Ndiaye est parti. Il n’est pas de ce nouveau gouvernement dit « d’union » où sa place est prise par celui qui était jusqu’ici l’Agent judiciaire de l’État : Antoine Félix Abdoulaye Diome.
Le nouveau ministre de l’Intérieur, était, rappelons-le, à l’accesssion au pouvoir de Macky Sall, substitut du procureur « chargé » des dossiers de la Cour de répression et de l’enrichissement illicite (CREI), avec Karim Wade comme principal accusé.
Mais aussi, Félix Diome s’occupait d’autres cahiers judiciaires comme ceux de la fameuse « caisse d’avance » de la mairie de Dakar dans laquelle était impliqué Khalifa Sall.
Né à Khombole, aujourd’hui quarantenaire, Tony, comme l’appellent ses intimes, a obtenu son Brevet de fin d’ études moyens au lycée Malick Sy de Thiès. Il poursuit ses études au lycée Blaise Diagne de Dakar où il décroche le Baccalauréat, avant de s’inscrire à la faculté de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. La maîtrise en poche, l’étudiant passe le concours de l’ École nationale d’ administration (ENA), un succès qui lui ouvre les portes de la magistrature en 2000.
Antoine Diome est alors affecté au parquet de Diourbel, puis il est muté comme substitut général près le parquet général de la Cour d’appel de Dakar. De substitut général, il passe délégué du procureur du tribunal départemental de Guédiawaye, avant de se retrouver comme second de Alioune Ndao au niveau de la Crei. Durant la gestion de l’affaire Karim Wade, c’est lui qui a débusqué les comptes présumé de ce dernier à Monaco, son patri- moine en France ou encore ses assurances au Luxembourg. Toutefois, la justice de tous ces pays a débouté le Sénégal de ses demandes de saisie et ces pays ont refusé de collaborer avec l’Etat du Sénégal qui voulait mettre la main sur ces comptes bancaires. Un échec (temporaire?) donc pour Tony Diome.
Aujourd’hui, il est le flic en chef de Sunugaal, lui, l’homme qui en sait un bout sur le grand banditisme financier avec ses multitudes comptes offshore et « onshore », avec beaucoup d’entre eux logés donc dans des paradis fiscaux.
En cas de prochaines élections, comme les locales censées se tenir en mars 2021 puis reportées sine die, le profil de technocrate de Diome pourrait plus inspirer confiance à l’opposition que celui de son prédécesseur.
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