C’est presque comme si le président Sall n’a jamais eu qu’un seul ministre des Sports depuis son premier septennat, obtenu en 2012. La longévité de son ministre totem, Matar Ba, au ministère des Sports est, en effet, singulière. Pourtant, Matar Bâ a eu deux prédécesseurs. En avril 2012, c’est Malick Gakou, passé depuis à l’opposition à Macky Sall et actuel président du Grand Parti, qui hérite du ministère des sports, dans le premier gouvernement de l’ère Sall.
Sept mois après, Gakou quitte les Sports et est remplacé par Mbagnick Ndiaye. Matar Ba débarquera à la tête du ministère des sports, en juillet 2014. Déjà sept années passées au même poste/ Indéboulonnable, Matar Bâ ? Il revient, au fil des remaniements ministériels.
Le maire de Fatick a été membre de trois gouvernements dont les deux dirigés par Mahammed Boun Abdallah Dionne. Et, l’actuel gouvernement piloté directement par le président Sall. Matar Bâ a « inauguré » l’arène nationale, le Dakar Arena de Diamniadio et le fera peut-être aussi du futur stade Olympique. Il pourrait aussi être le second ministre des sports, après Abdoulaye Makhtar Diop, à piloter l’organisation d’une CAN de football au Sénégal, après l’édition de 1992.
Le président Sall a sans doute de l’affection pour celui qui l’a remplacé comme maire de Fatick, la ville de naissance du chef de l’Etat. Mais sans doute, il y a aussi que les « khons’ du pays sérère sont très efficaces pour vous faire maintenir un homme au même poste : en l’occurrence, Matar Bâ, qui supervise un secteur où la croyance dans les fétiches et amulettes pour gagner et durer est très tenace, c’est à dire les sports à la sauce sénégalaise. Le chantier le plus urgent de Matar Bâ est d’ailleurs de débarquer un autre indéboulonnable du sport en « cassant les fétiches » du président du CNG de lutte sénégalaise, Alioune « Doc Gynéco » Sarr, avec ses 26 ans à la tête du monde du lambb.
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