La veille du Jour de la conscience noire, férié dans de nombreuses villes brésiliennes, João Alberto Silveira Freitas, un homme noir de 40 ans, est mort après avoir été passé à tabac par les vigiles d’un supermarché de Porto Alegre. Mais pour le vice-président Hamilton Mourão, “il n’y a pas de racisme au Brésil”.
Jeudi 19 novembre, João Alberto Silveira Freitas, un homme noir de 40 ans, est mort après avoir été passé à tabac par des vigiles dans un supermarché Carrefour de Porto Alegre, au sud du Brésil.
D’après la Folha de S. Paulo, le drame a soulevé une vive émotion dans le pays. Des vidéos montrant le passage à tabac et l’intervention de secouristes ont circulé sur les réseaux sociaux et provoqué la mobilisation des militants antiracistes.
Le passage à tabac aurait eu lieu après un différend entre la victime et une employée du supermarché. Cette dernière aurait appelé les agents de sécurité, qui ont emmené “Beto” Freitas dans le parking du magasin où ils l’ont battu à mort.
D’après les autorités, les vigiles auraient pesé de tout leur poids sur le dos de la victime, un type de contrainte “qui rend la respiration difficile”, rappelle la Folha.
Selon le quotidien brésilien, le vice-président Hamilton Mourão a déploré le drame, mais il a déclaré qu’il ne considérait pas que l’épisode avait été causé par le racisme :
Pour moi, au Brésil, il n’y a pas de racisme. C’est quelque chose qu’on veut importer, ça n’existe pas ici. Je vous le dis en toute tranquillité, il n’y a pas de racisme […]. Je vous le dis parce que j’ai vécu aux États-Unis. Le racisme, il y en a là-bas.”
Ces déclarations ont eu d’autant plus de retentissement que le Brésil célébrait ce vendredi 20 novembre le Jour de la conscience noire, indique le quotidien brésilien. Mourão a souligné que l’équipe de sécurité du supermarché était “non préparée” et a ajouté a expliqué que selon lui le problème du Brésil n’était pas le racisme mais les inégalités :
C’est quelque chose qui existe dans notre pays. Nous avons ici des inégalités brutales […] et la plupart des personnes les plus pauvres […] sont des personnes de couleur.”
Un avis que ne partage pas le père de João Alberto Silveira Freitas, interrogé par le quotidien de São Paulo, qui a évoqué “un épisode de racisme” :
Il suffit de voir la violence de l’agression. La première chose que j’ai demandée était : est-ce qu’il était en train de voler quelque chose ? Sinon, pourquoi se faire agresser ? Et pourquoi être brutalement agressé par des vigiles ?”