(Tract)- L’ex-candidat indépendant à la présidentielle de Côte d’Ivoire, Kouadio Konan Bertin, a été nommé mardi ministre de la Réconciliation nationale, a annoncé le secrétaire général de la présidence Patrick Achi, au lendemain de l’investiture du président Alassane Ouattara.
Seul candidat de l’opposition à ne pas avoir boycotté le scrutin du 31 octobre, et donc seul adversaire de M. Ouattara, « KKB » était arrivé en deuxième position avec 1,99% des voix, derrière le président réélu avec 94,27% des voix au premier tour.
La période électorale a été marquée par des violences qui ont fait 85 morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre.
Des négociations pour décrisper la situation sont en cours entre le pouvoir et l’opposition qui ne reconnait pas la réélection du président Ouattara. Certains dirigeants de l’opposition sont incarcérés, comme son porte-parole Pascal Affi N’Guessan.
KKB, qui est lui-même un dissident du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition, aura la mission d’aplanir les différends actuels entre le pouvoir et l’opposition. Il devra aussi faire avancer une réconciliation nationale difficile depuis la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, et qui avait fait 3.000 morts.
Selon de nombreux observateurs, cet échec de la réconciliation nationale est un des points noirs du bilan des deux premiers mandats du président Ouattara.
Lundi, lors de son discours d’investiture à un troisième mandat controversé, le président Ouattara a déclaré qu’afin de « consolider davantage la cohésion nationale » et pour la « réconciliation des filles et des fils de notre chère Côte d’Ivoire », il envisageait la création « dans les prochains jours » d’un tel ministère.
Il a aussi assuré que le Premier ministre Hamed Bakayoko allait relancer, en vue des élections législatives du premier trimestre 2021, les pourparlers sur la Commission électorale indépendante, un des principaux points de friction avec l’opposition, qui la juge inféodée au pouvoir.
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