[Tract] – La commission internationale sur le Mali établie par les Nations unies a transmis aux membres du Conseil de sécurité un rapport détaillant les faits.
Les Nations unies alertent sur les exactions au Mali. L’armée nationale a commis des « crimes de guerre » et plusieurs groupes de combattants ont perpétré des « crimes contre l’humanité », indique la commission internationale sur le Mali établie par l’ONU dans un rapport transmis aux membres du Conseil de sécurité et obtenu en exclusivité par l’AFP.
Sans être la seule, l’armée malienne figure au premier rang des accusés de cette commission, qui estime avoir recueilli « des motifs raisonnables de croire » qu’elle a « commis des crimes de guerre », selon ce rapport de près de 350 pages. Le document prône la création d’une Cour spécialisée dans les crimes internationaux.
Les communautés touareg et arabe visées
En 2012, les militaires maliens s’étaient emparés du pouvoir par un coup d’Etat censé enrayer la déroute de l’armée face aux rebelles indépendantistes et jihadistes dans le Nord. Mais le coup d’Etat n’a fait qu’accélérer la déroute de l’armée, et c’est l’intervention des militaires français qui a stoppé les rebelles. Le pays est, depuis 2012, plongé dans la crise. En 2012-2013, les forces de sécurité et de défense se sont rendus coupables d’« assassinats » visant « particulièrement les membres des communautés touareg et arabe », les associant aux rebelles indépendantistes et aux groupes jihadistes.
Après l’apparition en 2015 d’un groupe jihadiste emmené par le prédicateur peul Amadou Koufa, les Peuls du centre du Mali ont subi des représailles : « Les assassinats commis par les forces armées maliennes ont de plus en plus visé les membres de [cette] communauté », dit le texte.
Plusieurs signataires de l’accord de paix, dont les ex-rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe pro-gouvernemental Gatia, sont également responsables de « crimes de guerre », selon la Commission.
Elle a en outre accusé de « crimes contre l’humanité » d’autres acteurs du conflit, notamment des groupes armés jihadistes dont l’influence et la violence ne cessent de s’étendre dans la sous-région. La milice Dan Nan Ambassagou, qui s’est érigée en défenseure des Dogons dans le centre du Mali, est également accusée de crimes, notamment de massacres de villageois peuls.
Par AFP
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