(Tract)- La matinée d’hier a été très chaude, au marché des HLM où les marchands tabliers se sont violemment confrontés aux forces de l’ordre suite à l’ordre de la mairie de les déguerpir, renseigne Voxpop. Qui selon lui, ils étaient déterminés à ne pas quitter les lieux, les commerçants tabliers ont déclaré être prêts à y laisser leur vie. Selon eux, c’est leur pain qu’on veut leur ôter de la bouche et il ne saurait en être question.
Dès que les éléments, envoyés par la mairie pour les déguerpir, se sont pointés, les choses ont dégénéré.
Il s’en est suivi des affrontements violents avec les forces de l’ordre qui les accompagnaient pour encadrer l’opération. A coups de jets de pierres, de pneus brûlés et de tout ce qui leur tombait sous la main comme projectibles, les tabliers ont tenté d’occuper le terrain et de couper l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba à la circulation.
Mais c’était sans compter avec la police qui ne l’entendait pas de cette oreille. Les éléments du GMI ont ainsi sonné la charge pour rétablir l’ordre et la circulation. Ils ont repoussé les manifestants à coups de grenades lacrymogènes, avant que le calme ne s’installe en fin de matinée.
«On nous a dit qu’on allait nettoyer le marché, mais c’était du bluff pour nous faire quitter»
Présents pour certains sur les lieux depuis 15 ans ou 30 ans, les tabliers se disent frustrés de voir la mairie tenter de les faire déguerpir, prétextant un nettoiement de grande envergure. En fait, les espaces qu’ils occupent vont être aménagés à d’autres fins. Fallou, commerçant établi sur les lieux depuis deux décennies, explique : «On travaille dans ce marché depuis longtemps pour gagner quelque chose et nourrir nos familles. Là, nous sommes en période de pandémie, c’est vrai. Mais la mairie veut nous déguerpir et ça c’est un problème, parce que nous sommes des pères de familles».
«Le marché des HLM, c’est notre gagne-pain. Parmi nous il y en a qui sont là depuis 15 ans, d’autres depuis 30 ans. Et là, on se lève un beau jour et on nous demande de quitter les lieux, c’est dur. On nous a dit qu’on allait nettoyer le marché, mais c’était du bluff pour nous faire quitter les lieux. C’est un deal de la mairie qui veut faire ici d’autres activités avec des promoteurs», dénonce-t-il.
Commerçante établie sur place, depuis près de 10 ans, Arama Ndiaye lâche : «On n’est pas des voleurs ou des agresseurs, encore moins des troubadours. Mais on fait du commerce pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles. Le président de la République doit prendre une décision par rapport à ce qui se passe dans ce marché des HLM. Nous sommes dans une période où on doit vendre, parce que c’est les fêtes de Noël et de fin d’année, donc nous devons ouvrir nos cantines et les tabliers aussi dresser leurs petites tables pour avoir quelque chose à nous mettre sous la dent».
«En réalité c’est pour transformer l’espace qu’on occupe en parking et ça c’est inadmissible»
«On est resté 8 mois sans travailler. Donc, il faut qu’on nous laisse travailler. Maintenant, on voit des familles entières prendre la pirogue pour rallier l’Espagne, afin de trouver du travail, parce que dans notre pays on ne peut pas travailler. Où est la saleté ici ?», interroge-t-elle, avant de dire qu’«il n’y a rien ici. On a balayé. Mieux, on paye les taxes journalières et on balaie régulièrement là où nous sommes. Donc, où est la saleté dont parle le maire et qui lui sert de prétexte pour déguerpir les gens», renseigne toujours la même source.
Dans le même sillage, poursuit la journal Laye, qui tient aussi sa petite boutique sur cette allée, déclare que les arguments de la mairie pour les faire partir ne tiennent pas la route. D’où leur révolte pour s’y opposer. «Il nous disait qu’ils allaient nettoyer les zones de pavages, mais en réalité c’est pour transformer l’espace qu’on occupe en parking et ça c’est inadmissible. Avant de garer les voitures, les gens devront travailler d’abord. C’est ces genres de situation qui poussent les jeunes à braver la mer pour aller en Espagne. Qu’on nous laisse travailler et qu’on arrête de persécuter les gens sous de faux prétexte. On ne partira pas. Et s’il faut des morts pour nous faire entendre et obtenir gain de cause, nous sommes prêts», dit-il.
Mamadou Ndiaye se dit aussi déterminé et même prêt à donner sa vie si nécessaire pour garder sa place. «Je suis prêt à donner ma vie pour rester ici. Nous avons des charges comme tout le monde. Et maintenant, on nous dit de partir. Ce n’est pas raisonnable. Et puis, partir pour aller où ? Qu’on nous dise où nous devons aller. Nous n’irons de toute façon nulle part, alors qu’on nous laisse travailler tranquillement. La mairie veut utiliser la devanture du marché pour en faire des parkings payants à notre détriment. Nous ne nous laisserons pas faire», prévient le jeune tablier.
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