Tract – Le journaliste- analyste Momar Diongue fait l’analyse suivante sur la crise entre le député rewmiste Déthié Fall et son (ex?) mentor Idrissa Seck :
La crise qui est en passe de miner Rewmi d’Idrissa Seck, suite au limogeage du député Déthié Fall de son poste de vice-président et de numéro 2 du parti, remet au goût du jour les remous politiques qui ont fini de plomber l’unité de la quasi-totalité des grandes formations politiques au Sénégal.
En effet, démis de ses fonctions de vice-président du parti par son président, Idrissa Seck, suite à ses critiques contre le régime du président Macky Sall, Déthié Fall a refusé le poste de secrétaire national chargé du développement industriel que ce son chef de parti lui proposait.
De sorte qu’entre Idrissa Seck, président dudit parti et nouveau patron du Cese, et Déthie Fall, son ancien numéro 2, un bras de fer ouvert est engagé
« Je pense qu’il n’y a rien de surprenant, pour ce qui se passe au niveau du parti Rewmi tout comme dans beaucoup de partis d’ailleurs parce que généralement, il n’y a pas de démocratie à l’intérieur des partis.
C’est le Président ou le Secrétaire général qui a pratiquement droit de vie ou de mort sur tout autre responsable. Cela s’est passé au Pds, à l’Apr et aujourd’hui à Rewmi.
Tel est le premier enseignement qu’il faut retenir de cette situation. Ensuite, il se trouve généralement, pour revenir à Idrissa Seck, très souvent ses divorces avec un certain nombre de responsables se font à la tronçonneuse.
Autrement dit, c’est des divorces particulièrement difficiles que les intéressés ont du mal à digérer et n’ont peut-être d’autres solutions que de rompre définitivement les amarres avec le parti et la direction.
C’est ce qu’on a vu dans les cas précédents. Maintenant pour revenir au cas de Déthié Fall, il ne faudrait pas s’étonner puisque Thierno Bocoum a vécu la même aventure au profit à l’époque de Déthié Fall.
Donc, Déthié Fall est aujourd’hui victime de pratiques quasiment autocratiques et autoritaires d’Idrissa Seck dont il avait bénéficié à un moment donné au détriment de quelqu’un comme Thierno Bocoum. Ce qui nous ramène à ce que j’avais dit précédemment concernant la démocratie interne au niveau des partis.
Puisque c’est cette méthode parfois un peu rugueuse qu’a Idrissa Seck de traiter ses partenaires, ses alliés. C’est le deuxième enseignement à tirer. Maintenant, il ne faut pas perdre de vue que ce qui est arrivé aujourd’hui à Rewmi a déjà touché tous les compagnons du président Macky Sall.
D’ailleurs, j’ai l’habitude de dire qu’aucun parti allié du président Macky Sall ne sortira indemne du compagnonnage dans Bennoo. Je peux citer entre autres l’Afp qui a vu son numéro 2 rompre les amarres avec le parti parce qu’il ne partageait pas cet encrage absolu dans Benno Bokk Yaakaar.
Il y a également le Parti socialiste de feu Ousmane Tanor Dieng ave la fissure qui était apparue avec le camp de Khalifa Sall.
Ensuite, même les partis que l’on pouvait créditer d’une certaine solidité et d’une certaine homogénéité comme la LD et le PIT ont également fait les frais de leur compagnonnage avec l’APR dans Bennoo.
La LD s’est fondue en deux avec une LD debout à côté de la LD originelle. Il en est ainsi parce que tout simplement, il y a dans ces partis des responsables et je crois que c’est le cas de Déthié Fall, qui, à un moment donné, décident de remettre en cause un peu le compagnonnage avec l’APR et estiment peut-être que leur parti ne gagne pas suffisamment dans ce compagnonnage.
Et à chaque fois qu’il y a eu des réflexions dans ce sens au niveau des partis, ça s’est toujours terminé dans la déchirure. Donc, il ne faudrait pas s’étonner de ce qui est arrivé à Rewmi et qui est déjà arrivé à des partis qui sont alliés à APR dans Bennoo Bokk Yaakar »
« DETHIE FALL A DEUX ALTERNATIVES »
« Déthié Fall a deux alternatives. Il a la possibilité parce qu’il a donné rendez-vous à l’opinion publique très prochainement pour annoncer la décision qu’il aura prise.
Il a donc le choix de continuer à geler ses activités au niveau de Rewmi et de proclamer cette décision très officiellement pour que nul n’en ignore. Et en le faisant, il va aggraver sa distance aussi bien avec la direction du parti qu’avec Idrissa Seck.
Quitte maintenant à ce que celui-ci prenne la décision de l’exclure. La deuxième possibilité qui s’offre à lui, c’est de démissionner purement et simplement de Rewmi.
dans le cas échéant, il ne va pas évidemment perdre son mandat de député puisqu’il n’a pas été élu sur la base d’une liste du parti Rewmi mais de la coalition Manko Taxawu Sénégal. Donc, s’il démissionne ou gèle ses activités, cela revient au même.
Et le faisant, il peut pousser Idrissa Seck à prendre la décision de l’exclure pour se victimiser et faire son tremplin comme le président Macky Sall quand il était contraint à la faveur de la loi Sada Ndiaye de quitter le perchoir de l’Assemblée nationale.
Il ne s’était pas contenté de partir de la présidence de l’Assemblée, il avait automatiquement démissionné de tous les mandats qu’il avait acquis au nom de PDS dont le mandat de député même si en partant de la présidence de l’Assemblée, il aurait pu continuer à rester député parce que son mandat était encore valable mais il a préféré se dessaisir même de son mandat de maire de Fatick.
Il avait ainsi pris date à ce moment là, il ne voulait rien à avoir au niveau du PDS. Il a créé son parti en décembre 2008 et est resté dans l’opposition jusqu’à son arrivée au pouvoir à la faveur des élections présidentielle 2012. Déthié Fall peut s’inscrire dans cette même dynamique de rupture totale avec Rewmi en prenant son destin en main ».
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