Condamné une fois pour usage de chanvre indien, Mouhamed Fall a été encore attrait devant la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Marchand ambulant de son état, il est poursuivi pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit, détention d’armes et rébellion, a appris Tract.
Le prévenu a contesté les faits qui lui sont reprochés en déclarant qu’il avait vendu deux paires de chaussures à un client à 24 mille francs cfa. Ce dernier lui a fait un acompte et devait lui remettre une somme de 5 000 francs cfa pour compléter. « Quelques jours après, je me suis rendu au domicile du client pour recouvrer l’argent, j’ai trouvé une bagarre devant la maison. L’agent du GIGN est venu et il a tiré un coup de sommation pour disperser la foule. Je suis parti me réfugier dans la boutique où j’ai acheté de l’eau et du tabac. Il a administré des coups de crosse à Ibrahima Fall à la tête. » Il souligne que c’est en ce moment qu’il a interpellé l’agent en lui faisant savoir qu’il n’avait pas le droit et c’est là qu’il s’est tourné vers lui.
« Quand j’ai voulu partir, l’agent s’y est opposé et quand j’ai démarré ma moto, il m’a tiré dessus, » a-t-il déclaré à la barre.
Des allégations que l’élément du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) de la Brigade de la Foire a rejetées en soutenant devant la barre que le prévenu n’habitait même pas dans la zone.
Revenant sur les faits, le prévenu a déclaré qu’il allait mourir si Ibrahima Fall n’avait pas appelé sa femme. Car dit-il, les gendarmes l’ont jeté dans leur fourgonnette et ont traîné avec lui jusqu’à 2 heures du matin et les hôpitaux n’ont pas voulu le prendre.
Selon les informations rapportées par Dakaractu, Seydina Daouda Thioub élément du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) par ailleurs officier adjoint en service depuis 2016 à la Brigade de la Foire a fait savoir au juge lors des interrogatoires qu’il a été sollicité pour une intervention à la Foire qui a enregistré plusieurs séries d’agression. » Ce jour-là, vers 22 heures, j’ai croisé un homme courir avec un sac et j’ai cru que c’était un agresseur. Par la suite, il m’a dit qu’il a été agressé.
J’ai interpellé une dame qui m’a désigné une bande d’agresseurs armée de machettes. Arrivé, dans les lieux de l’agression, le prévenu m’a dit qu’ils sont déjà « morts » et nous pouvons faire ce que nous voulons. J’ai fait deux tirs de sommation, certains ont pris la poudre d’escampette. Trois se dirigeaient vers moi et je leur ai demandé de s’arrêter, ils n’ont pas obtempéré et j’ai tiré l’un d’eux au pied pour l’immobiliser », a-t-il indiqué au juge.
Des allégations qui ont poussé le juge à suspendre l’audience pour un déplacement sur le lieu où les faits se sont déroulés.
Tract