[Tract] – Maux de tête, douleurs sur le site d’injection, réaction allergique rarissime… Les effets indésirables, en général légers, liés aux vaccins actuellement utilisés contre le Covid-19 commencent à être bien documentés.
Il ne fait aucun doute que les vaccins contre le Covid-19 qui ont reçu une autorisation en Europe sont sûrs et efficaces, rapporte Nature. Et maintenant que des millions de personnes ont reçu leurs doses – contre des dizaines de milliers durant les essais cliniques –, on commence à avoir une bonne idée de la fréquence et de la nature des effets secondaires.
La revue scientifique s’est ainsi penchée sur ce que les scientifiques ont appris depuis que les campagnes de vaccination ont été lancées fin décembre. “D’après les chercheurs, le risque de réaction grave à la vaccination est très faible par rapport à la protection qu’offre le vaccin contre la maladie, qui peut être mortelle”, précise d’emblée Nature.
Néanmoins, les vaccins peuvent entraîner des réactions non souhaitées. La plupart avaient déjà été identifiées lors des différentes phases des essais cliniques.
- Douleurs, fatigue, maux de tête. Les deux vaccins à ARN messager, des laboratoires Moderna et Pfizer-BioNTech, semblent provoquer des réactions similaires. De nombreuses personnes ont déclaré avoir ressenti des douleurs au niveau du site d’injection, des maux de tête ou de la fatigue. Ces réactions sont également connues pour le vaccin contre la grippe saisonnière, mais la proportion de personnes qui le signalent est plus importante pour ces vaccins à ARN que pour celui de la grippe. “Peut-être parce que les vaccins à ARN messager anti-Covid génèrent une réponse immunitaire particulièrement forte”, analyse Helen Chu, spécialiste des maladies infectieuses à la faculté de médecine de l’université de Washington à Seattle.
- De très rares réactions allergiques. Le vaccin Moderna provoque environ trois réactions anaphylactiques par million de doses administrées, et le vaccin Pfizer-BioNTech en déclenche cinq par million de doses, selon les données du Système américain de notification des événements indésirables liés aux vaccins (VAERS). En ce qui concerne le vaccin d’Oxford, AstraZeneca, trente cas de réactions anaphylactiques ont été confirmés jusqu’à présent, sur trois millions de doses administrées. Personne n’en est décédé.
- “Certains chercheurs ont dans leur viseur les polyéthylènes glycol (PEG), qu’ils soupçonnent d’être l’agent anaphylactique des vaccins reposant sur l’ARN messager”, rapporte Nature. Des études sur des personnes ayant subi ce genre de réactions allergiques sont nécessaires pour voir si ces PEG ont un rôle et quels sont les mécanismes en jeu. “Les vaccins sans PEG – notamment celui de Johnson & Johnson, qui n’est pas encore homologué et qui se sert aussi d’un adénovirus [comme celui d’Oxford, AstraZeneca] pour parvenir à l’immunité contre le coronavirus – pourraient être le moyen de vacciner les personnes allergiques à ce polymère”, souligne Samuel Lai, pharmaco-ingénieur à l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill.
- Aucun décès. Aucun décès n’a été directement attribué à l’injection de doses de vaccin anti-Covid. Mais il est vrai qu’il est très difficile d’établir un lien entre l’injection d’une dose et un décès qui surviendrait des jours, voire des semaines plus tard, en particulier chez des personnes très âgées ou souffrant de graves problèmes de santé.
Enfin, en ce qui concerne les vaccins qui n’ont pas encore fait de demande d’homologation en Europe, Nature fait observer : “Il existe peu de données sur l’innocuité des vaccins déployés ailleurs dans le monde, notamment en Chine. Si l’on en croit les données préliminaires d’essais cliniques sur le vaccin russe, Spoutnik V, reposant également sur un adénovirus, les effets secondaires les plus courants sont des symptômes grippaux et une inflammation au point d’injection.”
Repris par Courrier international