[Tract] – Quelque 300 stagiaires ont été formés depuis 2017 à Abidjan par une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) dont le siège est en construction en Côte d’Ivoire, mais qui fonctionne déjà, selon le ministre ivoirien de la Défense Téné Birahima Ouattara.
Ces stagiaires venus d’une douzaine de pays « ont été formés à la lutte et à la gestion de crise antiterroriste », selon le ministre qui s’est exprimé cette semaine lors d’un colloque à Abidjan réunissant experts et hauts gradés des armées ivoirienne et française. Frère du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, le ministre de la Défense a en outre annoncé qu’une « conférence des donateurs » aurait lieu en juin à Paris, « afin de mobiliser des financements pour accroître les capacités d’accueil » de l’AILCT.
Le siège de l’académie est en cours de construction à Jacqueville, près d’Abidjan, et selon Téné Birahima Ouattara « les premières infrastructures seront inaugurées dans les prochains mois », ce qui ne l’empêche pas d’être d’ores et déjà partiellement opérationnelle. La création de l’AILCT dans une Afrique de l’Ouest dont plusieurs pays sont en proie aux activités meurtrières et déstabilisatrices de divers groupes jihadistes – Al-Qaïda, Etat islamique, Boko Haram – avait été officialisée en novembre 2017 par le président français Emmanuel Macron et son homologue ivoirien, en marge d’un sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne à Abidjan.
Lorsqu’elle sera pleinement en activité, l’AILCT comprendra une école des cadres de la lutte « antiterroriste », un camp d’entraînement disposant d’infrastructures spécifiques et un institut de recherche stratégique « permettant le partage de doctrines, l’analyse de la menace, l’échange de retours d’expérience entre les différents partenaires », selon le ministère français des Affaires étrangères. « Bénéficiant de l’expertise des ministères de la Justice et de l’Intérieur » de Côte d’Ivoire, « l’AILCT accueille également des cadres français permanents », selon le ministère français. « Les modules de formation et d’entraînement seront également dispensés par des instructeurs venus de France ou d’autres pays contributeurs », ajoute-t-il.
La France joue un rôle moteur dans la lutte contre les groupes jihadistes en Afrique de l’Ouest par la présence de 5.100 militaires de la force Barkhane dans plusieurs pays du Sahel.
Afp