L’analyse sur les attentes de la jeunesse sénégalaise faite par Fary Ndao, ingénieur, géologue et essayiste sénégalais, âgé de bientôt 35 ans, et donc membre de la « jeunesse », cette frange qui représente 75% de la population sénégalaise, a été publiée sur intelligence.info, à ce lien. Cette analyse est juste est juste. Mais les remèdes ne seront pas aussi faciles à identifier et encore moins à mettre en oeuvre. Il faut le dire sans pudeur: l’abandon des jeunes est le fait de leurs parents, trop occupés à leur faire ses frères et sœurs et à se démerder pour les nourrir, qu’à les encadrer. Pour l’encadrement tout le monde s’est appuyé sur la promesse de l’État de fournir l’éducation qu’il faut aux enfants. Ça c’est pour ceux parmi les parents qui croient à l’école; nombreux sont ceux qui pensent que le Coran et l’école de la vie suffisent. Pour renverser la tendance délétère, il faut parier sur un rêve fou : encadrer les jeunes de 18 à 30 ans, comme cela se fait en Allemagne, à travers le compagnonnage et l’insertion en milieu professionnel. Car c’est le milieu professionnel qui peut apporter la portion congrue des valeurs aux jeunes, saturés qu’ils sont déjà, de divertissement. L’erreur classique des programmes sociaux dirigés sur l’emploi des jeunes est de les encourager à devenir entrepreneurs. Or, rares sont les jeunes de 25 ans qui ont les dispositions intellectuelles et prédispositions mentales pour être entrepreneurs; il leur faut au préalable un séjour en entreprise de 5 à 10 ans avant de commencer à y voir clair. De ce fait, l’aide financière à l’entreprenariat devrait être dévolue à des postulants de plus de 35 ans, sous couvert de démontrer l’expérience nécessaire, et d’embaucher un quota de jeunes. Et pour cela, on devrait aussi récupérer les « bibliothèques qui vont brûler » et donc intégrer les retraités dans l’encadrement professionnel des jeunes.
Detoubab Pam