(SENtract)- Finalement tout est bien qui finit bien. Il n’y a pas eu ni heurts, ni affrontements, ni grenades lacrymogènes à l’Assemblée générale de la nouvelle Société sénégalaise du droit d’auteur et des droit voisins (SODAV), dont le mandat de 4 ans vient de terminer (décembre 2019- juin 2021).
Pourtant Idrissa Diop, Abdoulaye Guissé, Pape et Cheikh, Ndèye Mour Ndiaye etc., les artistes frondeurs réunis autour du collectif «Say Wi» soutenaient mordicus qu’il n’y aurait pas d’AG, et récriminaient contre «la forfaiture de la SODAV», «un simulacre d’AG, car leur mandat était terminé depuis le 7 mars 2021». Non sans interpeller le président de la République. Finalement, leurs menaces n’ont été que purement verbales. A l’AG qui s’est tenue au Théâtre national Daniel Sorano, point l’ombre d’Idy Diop & Cie. Selon le journal Vox dans sa livraison du jour.
Selon le journal, heureusement puisque toutes les dispositions nécessaires ont été prises, tôt le matin par les forces de l’ordre qui ont encerclé les lieux. Il fallait montrer patte blanche, donc soit carte professionnelle pour les acteurs culturels soit carte de presse pour les journalistes, afin d’accéder à Sorano.
Et une fois démarrés, les travaux se sont bien déroulés sous la présidence du Secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication Habib Léon Ndiaye. Mais aussi avec une bonne organisation dans la salle repartie en trois collèges. Celui des producteurs qui n’était pas nombreux, le collège des auteurs, chanteurs, musiciens dont le nombre n’était pas fameux et enfin celui des interprètes.
Dans un document d’une cinquantaine de pages, le Directeur gérant Aly Bathily a présenté le bilan détaillé de l’année 2020. Dans le rapport, distribué à la presse, les charges de fonctionnement ont chuté de 30%, soit en valeur absolue, soit une baisse de 163.143.548 FCFA, comparée à l’exercice de 2019 (542.086.329 FCFA). «Le rapport positif de trésorerie au 31 décembre 2019 estimé à 234.997.935 FCFA et la somme reçue de la subvention de l’Etat en 2020 (375.000.000 FCFA), ont permis de supporter l’ensemble des charges de 2020», se félicite-t-il. Les taux de frais de gestion sont de 0%, c’est par souci de ne pas pénaliser les ayants droits affectés par la pandémie de Covid-19. Et d’ailleurs, le tableau récapitulatif des chiffres de l’exercice 2020, montre que le fonctionnement (378.937.781 FCFA en termes de charges) est supérieur à la somme des répartitions (369.492.067 F Cfa en termes de perceptions) du fait de la pandémie de Covid-19.
Mais il se targue quand même de leur gestion grâce à une révolution technologique avec le projet Wipo Connect : « La gestion collective ne peut plus se faire dans l’analogique. Tout se passe dans le numérique majoritairement. Donc, toutes les sociétés de gestion collective sont appelées à mettre en place des dispositifs numériques très puissantes. A défaut, intégrer des bases de données interconnectées, parce que les artistes, les œuvres circulent. Il faut que nous soyons à la hauteur pour pouvoir retracer à temps les exploitations qui sont faites de nos œuvres. Ça a été un acquis important. La SODAV intègre ce projet comme société pilote », se vante-t-il. S’agissant de la faiblesse des perceptions par rapport aux années précédentes, le Directeur de la SODAV explique : « c’est ça la prouesse comment est-ce que les répartitions ont pu aller jusqu’à dépasser la perception. Ceci explique une rigueur et la transparence dans la gestion ».
Et de révéler que la gestion collective a sa géopolitique. «Je donne l’exemple de Canal, en 1994, un contrat tripartite a été signé entre la Société Canal et le Bureau sénégalais des droits d’auteurs. Et de ce contrat, le Sénégal ne percevait que 5000 euros maximum par an. Quand la SODAV est venue, nous avons dit que nous allons renégocier avec la SACEM, mais dans cette renégociation, ce contrat sera extirpé des relations bilatérales entre SACEM et BSDA. On a discuté avec Canal Sénégal ensuite avec Canal international. Il a fallu partir sur des bases juridiques très claires. C’était une excellente négociation avec Canal, c’est un contrat de plus de cent mille euros par an», indique-t-il avant de dire que «SODAV est une jeune société qui en train de révolutionner la gestion collective en Afrique».
Au terme de l’AG, les membres ont acclamé le bilan qui a été certifié par l’huissier de justice Mbargou Niang du cabinet Fiducia.
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