SENtract – La salle d’audience d’un tribunal militaire de Ouagadougou – plutôt la salle des banquets du quartier Ouaga 2000 – se révèle trop petit pour accueillir tout ce monde qui veut assister à ce procès de l’histoire, celui de l’assassinat président Burkinabé Thomas Sankara. Tant les burkinabé et autres « fans » du révolutionnaire du « Pays des hommes intègres » veulent comprendre, 34 ans après, ce qui s’est passé le 15 octobre 1987.
Ce jour-là, le jeune capitaine Thomas Sankara et quelques uns de ses collaborateurs sont en réunion dans une salle de l’organisation régionale du Conseil de l’Entente… L’occasion est propice pour permettre à des tueurs faire d’arriver, de tirer sans sommation devant le bâtiment avant d’y faire une incursion pour abattre sur-le-champ le président – alors âgé de 38 ans – et douze hommes. Ils ont été enterrés ensuite à la hâte dans un cimetière de l’est de Ouagadougou.
Pour ce procès démarré ce lundi, après l’enquête reprise à la chute du président Blaise Campaoré, principal accusé et non compagnon « révolutionnaire » du défunt Sankara, les Burkinabé attendent le rétablissement de la vérité autant nationale et qu’internationale. « Qu’est-ce qu’on attend ? La vérité, que justice soit faite et que les familles de Sankara et de ses compagnons puissent enfin faire leur deuil. Il y a trop de grumeaux dans les gorges, trop de cœurs lourds, et il faut s’en débarrasser, même si ce n’est pas complètement, au moins apporter un certain soulagement pour que nous puissions regarder ensemble vers l’avenir.« , explique Sams’K Le Jah, du mouvement Balai citoyen dans les colonnes d’Africanews.
Accusé de complicité de meurtre, d’atteinte à la sûreté de l’État et de complicité de dissimulation de cadavres, l’ex-président burkinabé Blaise Compaoré, aujourd’hui en exil à Abidjan, a refusé de participer au procès.
« Ce n’est pas juste bien sûr, c’est vraiment pas juste qu’il ne soit pas là. Il devrait être là, il devrait avoir le courage d’être là, mais vous savez, ce n’est pas tout le monde qui est courageux, il fuit la vérité. », a déclaré Mariam Sankara.
Blaise Campaoré et 13 autres personnes dont le général Gilbert Dienderé qui dirigeait autrefois le régiment d’élite de la sécurité présidentielle doivent répondre des crimes dont ils sont accusés.