(Sentract)- Le top départ de la 4e édition du festival Dakar-Court a été donné hier par les organisateurs qui ont fait face à la presse à l’Institut Français de Dakar. Une occasion de montrer les films en compétition, le dévoilement de l’affiche réalisée par Selly Rabi Kane, la bande annonce… Un pan de cet évènement qui met en exergue le génie africain et un pan du programme a été aussi dévoilé.
Le festival Dakar-Court est prévu du 6 au 11 décembre prochain et est initié par l’organisation Cinémarek piloté par le réalisateur Moly Kane et l’Institut Français du Sénégal, avec le soutien de la direction nationale de la cinématographie et l’expertise du festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Dakar-Court va rassembler le monde du cinéma pour regarder et réfléchir sur le cinéma africain. Hormis des projections de films, il est prévu des rencontres professionnelles, tables rondes, Master classes.
L’initiateur de l’évènement, le réalisateur Moly Kane, fraichement Poulain d’or au FESPACO a fait savoir que cette année, ils ont reçu plus de 200 films de l’Afrique du sud, de toute l’Afrique, de la France et du monde entier. Et au finish, 14 ont été sélectionnés, dont trois réalisateurs sénégalais qui vont donc concourir à savoir Yoro Lidel Niang avec son film « La danse des béquilles », Ramata Toulaye Sy avec « Astel » et Fatima Bathily (« Taajabone »). Le président du jury de la compétition officielle est le cinéaste et réalisateur Ousmane William Mbaye. Dans la sélection officielle des scenarios prix Grac France Tv quatre ont été retenus : « Dénouement » de Moustapha Mballo Diang, « Malaise » de Khalilou Diallo, « Nuance » de Gallo Faye et « Palanteer » de Kenza Mélanie Madeira. Et le president de ce jury est Christophe Taudiere, responsable pole court métrage de France Tv.
Selon Moly Kane, le lauréat va avoir une production en 2022 et près-achat de France télévision. « Cela veut dire le lauréat aura une maison de production et l’Institut Français va appuyer au niveau de la post-production pour permettre au jeune une fois son film tourné au Sénégal avec une équipe sénégalaise, de partir pour plusieurs semaines de post-production en France… Et cette année la DCI et le FOPICA vont apporter un soutien pour le lauréat concernant le prix du scenario», explique-t-il.
Les journalistes culturels en compétition
L’autre programme non moins important du festival, c’est les « Talents Dakar-Court », destiné à des jeunes apprentis réalisateurs africains. Il va recevoir 30 jeunes talents âgés de 18 à 27 ans qui viennent des ciné-clubs et de la sous-région. A la fin de la formation, ils vont trouver une séquence de film pour s’exercer car la formation est très importante. Cette année, « nous avons reçu beaucoup de candidats de la sous-région », ajoute-t-il.
L’innovation pour cette édition est « Dakar-Court critique » destinée aux journalistes culturels. « Nous avons remarqué que nos journalistes culturels ont envie d’écrire ou de parler du cinéma. Mais parfois, ils n’ont pas les outils techniques pour regarder un film et apporter leur point de vue. Une semaine avant le festival, nous allons recevoir 30 journalistes qui vont suivre des ateliers et pendant le festival, nous allons les accompagner à faire des papiers critiques, des films qu’ils ont eu à visionner. Au final, nous allons primer la meilleure production journalistique, la doter d’un trophée en plus d’une enveloppe conséquente », explique-t-il.
Sur le bilan des 3 éditions, le jeune réalisateur se dit fier, mais relate : « La première édition, nous avions galéré car on était dans l’apprentissage. On avait envie de faire quelque chose ».
S’agissant de la pérennisation de Dakar-Court avec un coût financier, le secret le travail sans relâche. « Nous dès qu’on termine l’édition 4 après le rapport financier et artistique, nous travaillons sur l’édition 5. Pour les ressources, le premier partenaire c’est l’Etat du Sénégal, l’ambassade de la France au Sénégal avec l’Institut Français de Dakar, etc. Des partenaires qui nous ont fait confiance car ils ont vu une équipe jeune dynamique et chaque année nous créons un programme très riche et eux ils voient l’évolution du festival. L’Institut français non seulement il est partenaire, mais il est aussi co-organisateur du festival car il apporte énormément de soutien logistique, financier. Nous avons un objectif fondamental, en dehors des partenaires, nous voulons au niveau local qu’il y ait beaucoup de soutien pour pérenniser Dakar-Court », souhaite-t-il.
Le secteur privé appelé à soutenir ce Festival
Ce qui fera dire à Pascal Moulard, directeur de l’Institut Français de Dakar : «On est heureux d’avoir accompagné ce festival, on l’a tenu dans nos bras comme on tient un bébé et on est content de le voir grandir. Il va falloir de plus en plus trouver de nouveaux partenaires, l’Institut ne pourra pas assumer l’essentiel des dépenses financières du festival à terme. Si bien aussi que l’Etat sénégalais, les institutionnels se sont emparés du festival, mais il faut aussi que la scène privée s’empare du festival. Ça sera un meilleur moyen de pérenniser le festival. Tous les grands festivals, s’ils reposent seulement sur du mécénat institutionnel finalement on s’essouffle, il faut garder cette fraicheur aussi donnée par l’ensemble de la société civile, du secteur privé, mais beaucoup d’acteurs importants du cinéma au Sénégal. On peut penser aussi à la diaspora sénégalaise», note-t-il.
Le directeur de la cinématographie, Germain Coly ajoute : « C’est une association bien structurée. Le programme, à lui seul, suffit pour que des soutiens puissent arriver pour permettre à ce festival d’être pérenne. C’est une plateforme où on peut montrer des films de court-métrage faits par des jeunes. Il y a une bonne organisation, l’Etat adhère à ce projet».
Adama Aidara KANTE
Sentract