SENtract – Trois journalistes, Ferdinand Ayité, Joël Egah et Isidore Kouwonou, ont été arrêtés suite à une émission de télévision sur une web TV, où il sont accusés d’avoir « moqué des ministres » Togolais. Et c’est depuis Dakar où se trouve son siège, que l’association RAPPEL, le Réseau Associatif panafricain de la presse en ligne, nous l’apprend « avec consternation et émoi » tout en réclamant « fermement la libération sans délai » de ces 03 journalistes du Togo.
Et l’on découvre, à travers ce communiqué, que ce sont les directeurs de publication des journaux «l’Alternative» et «Fraternité» qui ont été arrêtés pour «diffamation» et «outrage à autorités» après avoir « moqué des ministres » sur le plateau d’une Web télé.
« Ce n’est pas la première fois que Ferdinand Ayité, directeur de publication de l’Alternative, se retrouve dans le viseur de la justice togolaise. C’est en revanche la première fois que le journaliste indépendant dort en prison pour s’être exprimé dans une vidéo. Convoqué jeudi par la Brigade de recherche et d’investigation (BRI), il a été placé sous mandat de dépôt à la sortie de son audition, pour «diffamation» et «outrage à autorités» », indique Rappel dans un communiqué signé par son président, le Nigérien Souleymane Issa Maiga (journaliste international, et directeur de Sirba-info.net) et son Secrétaire Général Ousseynou Nar Gueye (fondateur de Sentract.sn, éditorialiste panafricain).
Ce sont ses propos du directeur de publication de l’Alternative, « qualifiés de railleurs à l’égard de deux ministres togolais, tenus au cours d’une émission de plateau en ligne, l’Autre journal, produite par l’Alternative et diffusée sur YouTube » souligne le communiqué, qui nous font comprendre que « Ferdinand Ayité y moquait la double casquette des ministres de la Justice, Pius Agbétomey, et du Commerce, Kodjo Adedze, par ailleurs pasteurs au sein de leurs communautés évangélistes ».
Un autre participant de l’émission, le journaliste Joël Egah – directeur de l’hebdomadaire Fraternité, connu pour ses attaques au vitriol contre le pouvoir -, a été lui aussi écroué pour les mêmes motifs. Pendant que le présentateur de l’Autre journal, Isidore Kouwonou, a été entendu, puis placé sous contrôle judiciaire.
Alors, l’association panafricaine RAPPEL, forte de 20 organes de presse en ligne membres dans 14 pays africains, « dénonce avec la dernière énergie ces arrestations illégales, abusives et dangereuses, symptomatiques d’une dérive autoritaire toujours plus grande du pouvoir togolais ». Elle fait savoir que « ces nouvelles arrestations assombrissent un peu plus le bilan du Togo en matière de liberté de la presse, en cette année 2021 ».
L’association RAPPEL – dont les objectifs fondamentaux sont la défense de la liberté des organes de la presse en ligne en Afrique et la défense de la liberté d’accès à l’Internet, et plus généralement la sécurité et la sûreté des praticiens du journalisme en Afrique – « en appelle au gouvernements des pays africains pour qu’ils cultivent la paix, la tolérance, le respect des libertés intellectuelles et collectives, notamment dans cet nouvel espace de liberté qu’est l’Internet ».
Les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions, et surtout dans la presse en ligne, « ne sauraient être les boucs émissaires de régimes peu démocratiques. Du fait de leur professionnalisme et crédibilité, leur liberté de mouvement devrait être assuré par les autorités, y compris au Togo », martèle l’association panafricaine RAPPEL.