Après le lancement des activités à l’école primaire publique de Bibe dans la Mefou et Akono, l’écrivain Nkul Beti, promoteur de cette association, décline la feuille de route du projet Cameroun tout vert dont l’objectif est d’impliquer les jeunes dans la lutte contre les changements climatiques avec la création et la préservation des espaces verts.
Vous êtes un écrivain. Et le monde de l’environnement accueille le projet Cameroun tout vert de votre association For Greening. Comment la littérature peut-elle participer à la protection de l’environnement ?
Le projet Cameroun tout vert n’épouse pas, au fond, une démarche littéraire dans son déploiement. C’est le premier projet du programme canopée de notre association For greening. Et le but de ce projet est de soutenir les jeunes dans lutte contre les îlots de chaleur urbains par le verdissement des écoles des quartiers défavorisés. Ce projet s’étendra de novembre 2021 à novembre 2022.
Toutefois, il faut souligner que la littérature pourrait aussi participer à la protection de l’environnement. Vous savez, l’environnementalisme, la représentation de l’environnement, mieux des forêts, dans les œuvres littéraires que les écrivains mettent de plus en plus en avant dans leurs actes d’écriture participent d’une certaine manière à modifier les imaginaires des lecteurs en leur donnant une importante matière cognitive qui leur permet, à partir d’un point ludique, de revoir et de redéfinir leurs rapports avec l’environnement dans lequel ils vivent et/ou ils évoluent.
Quelle est la feuille de route de For Greening ?
For greening a mis sur pieds le programme canopée dont l’objectif est d’impliquer les jeunes dans la lutte contre les changements climatiques par la création et préservation des espaces verts au Cameroun. Avec comme action d’impact, d’ici 2030, la plantation d’au moins 20.000 arbres dans les régions cibles du programme : Centre, Est, Nord, Extrême-nord. C’est un programme qui se déclinera en plusieurs projets. Le projet Cameroun tout vert est donc le premier projet de ce programme qui s’étendra jusqu’en 2030.
Votre association va-t-elle couvrir toutes les régions du pays ?
À long terme, l’idée est de couvrir toutes les régions du pays, et même d’aller au-delà des régions du Cameroun. Mais, pour l’instant, le projet que nous menons en ce moment oriente notre déploiement entre quatre régions : le Centre, l’Est, le Nord et l’Extrême-Nord.
Le monde de l’environnement enregistre déjà plusieurs associations comme la vôtre. Quelle sera votre plus value ?
Notre plus value, mieux notre vision globale est d’impliquer les jeunes des quartiers défavorisés dans la lutte contre les changements climatiques tout en leur rappelant l’importance de la conservation de la biodiversité. Vous savez, on a tendance à ne pas mettre un accent sur les jeunes dans ce combat, pourtant dans une démarche et une approche futuriste, ce sont eux qu’on devrait davantage impliquer. C’est pourquoi les projets de notre association s’inscrivent, entre autres, dans une dynamique de soutien du système éducatif camerounais, en essayant de combler le vide de l’insuffisance de programmes éducatifs ciblant spécifiquement l’acquisition de compétences liées à la gestion de l’environnement. Avec un accent particulier sur les écoles des quartiers défavorisés.
Comment comptez-vous soutenir le développement du leadership des jeunes filles dans les milieux défavorisés ?
Nous impliquons les jeunes filles dans nos activités. Dans notre équipe, nous avons des figures féminines, qui exercent des métiers de l’environnement, et qui sont résolument engagées dans la protection de l’environnement. Nous avons une experte technique, ingénieure. Nous croyons que c’est déjà une bonne source de motivation pour les jeunes filles que nous rencontrons et que nous soutenons sur le terrain lors de nos descentes. Dans le cadre du projet Cameroun tout vert, nous mettons sur pieds des « club tout vert » dans les écoles partenaires. Nous confions aux jeunes filles la supervision de ces clubs qui ont la charge de veiller et d’entretenir les arbres que nous plantons avec les élèves pendant nos descentes. Nous envisageons aussi d’organiser des ateliers et des campagnes de sensibilisation sur l’importance de l’action des femmes dans la lutte contre les changements climatiques en ce début de siècle particulièrement agité et secoué.
Par Crescence Yolande Akaba